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Gaz à effet de serre / GES (HU)

De Wikigeotech

Traduction anglaise : Greenhouse gaz / GG

Dernière mise à jour : 03/12/2023

Les gaz à effet de serre (GES) sont des gaz qui laissent passer le rayonnement solaire mais absorbent une partie du rayonnement émis par la terre.

L'augmentation de la concentration de ces gaz dans l'atmosphère est responsable du changement climatique.

Sommaire

Différents gaz à effets de serre

Même si l'on met le plus souvent en cause le dioxyde de carbone (CO2), de très nombreux gaz sont susceptibles d'avoir une action sur l'effet de serre. En fait, plus d’une quarantaine ont été recensés. En dehors du dioxyde de carbone (CO2) déjà cité, ceux dont les concentrations dans l’atmosphère ont le plus augmenté du fait des émissions anthropiques et qui sont ciblés par le protocole de Kyoto sont le méthane (CH4), l'ozone (O3), le dioxyde d'azote (NO2), l'hydrofluorocarbure (HFC), le perfluorocarbure (PF) et l'hexafluorure de soufre (SF6).

Certains de ces gaz ont un pouvoir réchauffant très supérieur à celui du dioxyde de carbone. Par exemple 1 tonne de méthane est équivalente, en terme d'effet de serre, à plusieurs dizaines de tonnes de dioxyde de carbone, 1 tonne de dioxyde d'azote à plusieurs centaines de tonnes, 1 tonne de tétrafluorure de carbone à plusieurs milliers! Il est cependant également important de prendre en compte la durée de vie de ces gaz dans l'atmosphère, c'est pourquoi le Potentiel de Réchauffement Global (PRG) qui évalue les différents gaz en termes d'équivalent CO2 dépend de la période de temps considérée (figure 1).


Figure 1 : Valeurs conventionnelles de gaz à effet de serre en « équivalent CO2 » (d'après le 5e rapport du GIEC) ; Source : www.connaissancedesenergies.org

Importance du secteur de l'eau dans l'émission des gaz à effet de serre

Le secteur de l’eau est lui-même responsable de l'émission de gaz à effet de serre. Trois sources principales peuvent être identifiées.

Les barrages

Les émissions de gaz à effet de serre lors de la phase de construction semblent peu significatives sur le cycle de vie complet des réservoirs hydroélectriques. En revanche, les émissions en cours d’exploitation ont été pointées du doigt depuis une vingtaine d’années. Elles sont essentiellement dues à l’inondation d’écosystèmes continentaux. Ces émissions, essentiellement sous forme de méthane, ont deux causes principales :

  • La dégradation de la matière organique ennoyée lors de la mise en eau de la retenue ;
  • Le stockage et la décomposition des sédiments venant de l’amont et piégés par le barrage.

Les résultats des différentes études réalisées sont extrêmement discordants et les chiffres cités (généralement exprimés en kg d’équivalent CO2 émis par kwh produit) varient dans un rapport de 1 à 100 000 ! Différents facteurs expliquant cette variabilité ont été proposés : âge de la retenue, profondeur, région climatique, etc., mais d’autres facteurs encore mal compris semblent exister. Dans le cas de retenues de faible profondeur construites en zone tropicale, les émissions peuvent être plus importantes, voire beaucoup plus importantes, que celles d’une centrale thermique (Source : dossier Eaumelimélo sur les barrages.)

La production et distribution d'eau potable

Les installations de production et de distribution de l'eau potable consomment également de grandes quantités d’énergie et sont donc de ce fait responsables de l'émission de GES. Petitjean (2006) donne par exemple deux exemples significatifs :

  • En Inde, les pompes prélevant l’eau des nappes phréatiques pour l’irrigation seraient responsables d’entre 4 et 6 % des émissions de gaz à effet de serre de ce pays.
  • Les différentes consommations énergétiques liées à l’eau représenteraient au total (en incluant l’utilisation de l’eau pour le refroidissement ou le chauffage) 18 % de la consommation d’électricité et 30 % de la consommation de gaz naturel de toute la Californie.

L'épuration des eaux usées

L'épuration des eaux usées représente une autre source de production de gaz à effet de serre, principalement de méthane et d’oxyde d’azote. C'est sans doute dans ce secteur que des progrès rapides sont possibles, la récupération du méthane permettant de transformer un déchet en ressource (voir biogaz). La version révisée de la Directive sur les eaux résiduaires urbaines, qui devrait être publiée dans les mois à venir, encourage fortement cette récupération en imposant aux installations de devenir neutre en termes énergétique, la production d’énergie renouvelable devant couvrir 100% des besoins (CE, 2022).

Bibliographie :

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