Changement climatique - élévation de température
Cette page fait partie de l'ouvrage intitulé "Impacts à long terme du changement climatique sur le littoral métropolitain" édité sous le numéro 55 d'octobre 2011 dans la collection "Etudes et ducuments" du Commissariat Général au Développement Durable du ministère en charge du Développement durable.
Le sommaire et la présentation de l'ouvrage sont disponibles sur WIKHYDRO.
Sommaire |
Ce que l’on constate actuellement
Le climat se réchauffe : la température moyenne à la surface de la Terre a augmenté d’environ 0,74°C au cours des cent dernières années (1906-2005) et de 0,13°C par décennie (à 0,03°C près) au cours des 50 dernières années [3]. Cette vitesse s’est encore accélérée lors des trois dernières décennies où onze des douze dernières années figurent au palmarès des douze années les plus chaudes depuis 1850 [4].
Les températures des eaux de surface océaniques ont également augmenté mais à un taux plus faible que la température de l’air sur le continent. D’une manière générale, les continents se réchauffent davantage que les océans et les hautes latitudes plus que les basses latitudes. Sur terre comme sur mer, des variations locales sont observées.
La comparaison entre les observations et les simulations du climat permet d’attribuer l’essentiel du réchauffement climatique des 50 dernières années aux gaz à effet de serre d’origine humaine.
En France, au cours du XXe siècle, le réchauffement observé a été plus important que le réchauffement global. Les températures ont augmenté de 0,1°C en moyenne par décennie. Cette augmentation s’est accentuée sur la période 1973-2003, avec un rythme de 0,6°C par décennie [5].
Une analyse des séries quotidiennes sur la période 1951-2000 a été réalisée par Météo-France. Elle a permis de dégager des grandes tendances concernant l’évolution des extrêmes de température, avec notamment : des températures diurnes plus élevées, des températures de fin de nuit plus élevées, une diminution du nombre de jours de gel, une augmentation des vagues de chaleur, une diminution des vagues de froid et une augmentation de la variabilité des températures estivales, ce qui traduit une accentuation du risque de forte chaleur estivale.
Le réchauffement sur la France est un peu supérieur à celui observé à l’échelle de la planète. Cette différence s’explique par son positionnement en latitude et le fait que les océans, qui couvrent 70 % de la surface de la Terre, se réchauffent moins vite que les continents.
Le réchauffement observé ne concerne pas que la France métropolitaine mais s’observe également dans les territoires ultramarins, que ce soit dans les Antilles/Guyane, la Polynésie, la Nouvelle Calédonie, les îles tropicales et australes de l’océan Indien, et les territoires boréaux.
Ce qui pourrait se passer
Les projections de réchauffement issues du 4ème rapport du GIEC sont très convergentes pour l’évolution en température. Elles sont d’environ 0,2°C par décennie durant les deux prochaines décennies et augmentent rapidement pendant la seconde moitié du 21e siècle, avec un écart marqué entre les différents scénarios SRES.
En 2100, le réchauffement serait de 2,1 à 2,9 C suivant le scénario B1 à 2,4-6,4°C suivant le scénario A1F1 [3] Cette fourchette de réchauffement s’explique par l’incertitude due aux divers scénarios d’émissions futures de gaz à effet de serre et aux modèles simulant l’évolution du climat. [3]
Même si les concentrations de tous les GES et des aérosols avaient été maintenues constantes au niveau de 2000, on devrait s’attendre à un réchauffement d’environ 0,1°C par décennie [2] pendant le siècle à venir. Cette tendance illustre les effets retard du réchauffement dus à l’océan et la biosphère terrestre.
Le réchauffement sera plus marqué aux hautes latitudes qu'aux basses latitudes avec une accentuation marquée sur les continents : le réchauffement maximal est prévu pour les régions artiques.
Compte tenu des forts enjeux de développement dans de nombreux pays, comme l’Inde et la Chine, et des politiques actuelles d’atténuation du changement climatique, les émissions mondiales de GES vont continuer de croître dans les prochaines décennies [2]. Il est déjà observé que les concentrations actuelles en GES dépassent les concentrations prédites par les scénarios considérés comme pessimistes du GIEC.
De nombreuses conséquences sont à attendre en termes de température : augmentation des canicules, diminution des vagues de froid, réchauffement des océans, fonte des glaciers, de la banquise et des calottes, diminution de la couverture de neige [3].
En France, les simulations prévoient une augmentation très nette du nombre de canicules estivales. Les journées de très forte chaleur (température maximale supérieure à 35°C) devraient devenir beaucoup plus fréquentes à la fin du XXIe siècle : en moyenne, de 20 à 40 journées (selon le scénario) par été à Paris (contre moins de 3 actuellement) et de 25 à 55 journées à Toulouse (contre 3 à 5 actuellement) [3].
Limitation des connaissances
La plage des résultats de simulations est cohérente avec celle du précédent rapport d’évaluation (3ème rapport du Giec), mais les incertitudes estimées et les valeurs maximales sont supérieures, principalement parce que la gamme plus large des modèles disponibles suggère une rétroaction positive entre climat et cycle du carbone.
Dans un climat plus chaud, l’absorption du CO2 par la biosphère terrestre augmente dans un premier temps pour de nombreuses espèces, mais cette augmentation peut brutalement s’arrêter par
de froid, réchauffement des océans, fonte des glaciers, de la banquise et des calottes, diminution de la couverture de neige [3].
En France, les simulations prévoient une augmentation très nette du nombre de canicules estivales. Les journées de très forte chaleur (température maximale supérieure à 35°C) devraient devenir beaucoup plus fréquentes à la fin du XXIe siècle : en moyenne, de 20 à 40 journées (selon le scénario) par été à Paris (contre moins de 3 actuellement) et de 25 à 55 journées à Toulouse (contre 3 à 5 actuellement) [3]..
insuffisance d’autres ressources (comme l’eau). Ces effets de seuil varient suivant les écosystèmes : ils ont pour conséquence de bloquer l’absorption et même parfois de transformer l’écosystème en source de CO2, ce qui explique la rétroaction positive pour de fortes concentrations. La force de cet effet de rétroaction varie de façon marquée entre les modèles [2].
Simuler les températures à des échelles inférieures à l’échelle continentale est un objectif important mais difficile car l’évolution des forts contrastes régionaux dépend de nombreux phénomènes locaux encore mal représentés dans les modèles, et l’instationarité des conditions climatiques rend délicate l’approche statistique [2].
Impacts sur les milieux et les territoires | |
Types de territoires / milieux exposés | Nature des effets |
Dans les écosystèmes terrestres | Précocité des événements printaniers et déplacement, vers les pôles et vers les sommets, des habitats des plantes et des animaux. [2] |
Pour certains systèmes marins et d’eau douce | des déplacements et des différences d’abondance des algues, du plancton et des poissons. [2] |
Impacts sur les activités humaines | |
Types d’activités | Nature des impacts |
Agriculture –– Sylviculture | Plantation plus précoce de céréales Développement des incendies de forêt et des parasites |
Pèche | Évolution des stocks de poissons et des types d’espèces |
Santé humaine | Mortalité liée aux fortes chaleurs[2] Changements dans les vecteurs de maladies infectieuses dans certaines régions [2] Changements des pollens allergisants dans les hautes et moyennes latitudes de l’hémisphère nord [2] |
Bibliographie
[1] OMM, Bulletin sur les gaz à effet de serre, 4 octobre 2008.
[2] GIEC, 4ème rapport du GIEC – Bilan 2007 des changements climatiques – rapport de synthèse – résumé à l’intention des décideurs (version française non officielle), 2007.
[3] METEO FRANCE, Réchauffement climatique : le constat, la cause et le climat du futur (2100), octobre 2008. http://climat.meteofrance.com/chgt_climat/rechauffement/ rechauffement.
[4] MEDAD, Changement climatique et prévention du risque sur le littoral – Séminaire sur la prévention des risques naturels majeurs du 19 septembre 2007, Paris, MEDAD, 2007, 70 p.
[5] DANDIN, Météo-France, 2007.