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AIRT - GR2 : le territoire de résilience

De Wikigeotech

Sommaire

Eléments de contexte

Ce groupe de Réflexion s'inscrit dans la démarche générale de l'action Analyse Intégrée de Résilience Territoriale : présentation du projet qui a fait l'objet en première phase de plusieurs démarches terrain:

Ainsi que l'organisation d'un séminaire de restitution de la phase 1 le 5 février 2013 qui a rassemblé 120 personnes.

Cette seconde phase de la démarche consiste à constituer 3 groupes de réflexion GRéflexion dont les thèmes sont apparus lors du séminaire du 5 février 2013:

Les travaux à mener par ce GRéflexion 2 sont décrits ci-dessous.
La composition du GR2 est fournie sur la page des statistiques

Résultats des réflexions

La synthèse regroupant les résultats des réflexions du groupe de travail numéro 2 est disponible ci-après:

Le territoire de résilience

Mandat du GRéflexion « Le territoire de résilience »

Une des premières remarques qui résulte des entretiens est que le territoire de résilience est différent du territoire impacté directement par une catastrophe. Les acteurs économiques sont tellement répartis sur le territoire qu’il faut aller chercher la résilience bien au-delà. Ceci est bien perceptible pour une crue de type 1910 qui se produirait dans la région parisienne et qui impacterait le territoire national. Le coût des dommages, estimé à 20 milliards d’euros, serait à doubler pour tenir compte de la dégradation des réseaux et des pertes d’exploitation des entreprises. De la même manière, 850 000 personnes seraient en zone inondable, 2 millions subiraient des coupures d’électricité et 2,7 millions des problèmes d’alimentation en eau potable, 5 millions des dysfonctionnements de réseaux.

Les premiers enseignements relatifs aux sites ayant subi des catastrophes montrent la nécessité de changer le regard sur les risques : de facteur exogène au territoire, la prise en compte du risque gagnerait à être considérée comme facteur territorial endogène.

En réactivant les dynamiques territoriales, le projet peut favoriser la mise en réseau des acteurs, remettre le territoire en mouvement, retrouver des modes de fonctionnement oubliés, ouvrir de perspectives de développement en se rapprochant de ses habitants. La catastrophe révèle des problèmes qu’une démarche de projet identifie et rapproche : fragilité des petites communes, exposition des centres urbains, vulnérabilité de lotissements périphériques, altération des paysages, déprise agricole, morcellement de l’espace.

Le groupe de réflexion que nous proposons de monter sur le thème « le territoire de résilience » s'intéresse à la façon d'apprécier le retour à une situation normale ou acceptable aux différentes échelles géographiques du territoire, permettant d'approcher sa capacité de résilience face à une catastrophe naturelle ou technologique.

L'échelle temporelle est également à considérer selon que l'on soit dans le cadre de la prévention de risques avérés, ou bien dans l'anticipation pour adapter le territoire à des transformations irréversibles (changement climatique).

De quels territoires parle-t-on ?

La notion de territoire de résilience que le groupe de travail cherchera à préciser doit être pensée au pluriel. Il pourra s'agir à la fois des territoires exposés à un aléa, ou impactés par lui auxquels pourra s'adjoindre la mobilisation d'autres territoires permettant de s'appuyer sur des ressources non impactées ou de valoriser d'autres alternatives de fonctionnement.

Ainsi, l'ilôt, le quartier, la ville, le grand territoire peuvent être directement vulnérables ou impactés à des degrés divers par un événement. Les réponses apportées pour une meilleure résilience, doivent s'imaginer aux diverses échelles spatiales et de temps.

Les composantes des territoires

Cette approche à différentes échelles peut être abordée par les fonctions auxquelles doivent répondre chacune de ces échelles spatiales : fonctions résidentielles, économiques, les services, par exemple.

Ces fonctions au service de la population ou des usagers du territoire reposent sur des composantes permettant de les satisfaire, par exemple :

  • l'habitat, en distinguant celui directement exposé , de celui dont la fonction peut être dégradée du fait de perturbations ,
  • des réseaux et infrastructures techniques ou de service, dont la vulnérabilité peut générer des perturbations sur un périmètre large ;
  • le tissu économique, en distinguant celui relevant des services marchands à destination de la population du territoire (pour laquelle il est nécessaire d'assurer les besoins de première nécessité en cas de crise), des établissements implantés sur le territoire qui s'inscrivent dans des échanges économiques à plus grande échelle, etc.
  • l’écosystème qui est très dégradé lorsque des événements naturels ou technologiques se produisent
  • l’environnement social, facteur d’inégalités sur le territoire, souvent à l’origine d’un accroissement de vulnérabilité et un manque de résilience.

L'identification des composantes essentielles au fonctionnement peut constituer une première étape de la réflexion.

Ces composantes, avec leurs échelles territoriales propres, constituent des ensembles systémiques imbriqués  qui contribuent au fonctionnement global. Ces composantes renvoient également à la diversité de leur gouvernance, répartie entre des acteurs multiples, des collectivités ou opérateurs de réseaux , engagés à des degrés divers dans la prévention des risques, et dont la coordination des stratégies d'actions pour prévenir le risque sur le territoire est à assurer.

Retour à la normale ou l'acceptable

Cette notion de retour à une situation normale ou acceptable, dès lors qu'elle est considérée comme un point incontournable de la résilience, demande à être définie plus précisément.

Elle peut s'approcher en définissant les paramètres de sensibilité de chacune des composantes pour le fonctionnement du territoire selon la nature du risque auquel il est exposé et pourra conduire à s'interroger sur leur hiérarchisation vis-à-vis de la résilience, et de l'influence éventuelle de la typologie du territoire (par exemple sa nature plutôt urbaine ou plutôt rurale)

L'échelle temporelle

Les capacités de résilience résultent d'actions entreprises sur le territoire (et de caractéristiques intrinsèques ?). Pour autant, il est probable que la « montée en résilience » soit progressive alors que parallèlement des aléas peuvent évoluer ou apparaître, et/ou les exigences en termes de vulnérabilité se réduire.

La résilience n'est donc pas statique et il est donc indispensable avoir une vision propective de son évolution afin d'apporter les inflexions nécessaires en termes de stratégie du territoire.

Partager la problématique des risques sur le territoire de résilience

Comme le montrent les retours d'expérience réalisés en phase 1 de la démarche AIRT, une instance de partage autour de la problématique « risques » sur un territoire semble favoriser sa résilience, notamment par la connaissance de l'aléa, en permettant aux acteurs publics et opérateurs de coordonner leurs stratégies individuelles, en anticipant autant que possible le fonctionnement en situation de crise.

Cette instance de partage peut concerner des acteurs d'une grande diversité, publics et privés, ayant des compétences sur des périmètres différents (administratifs, bassin de vie, bassin de risque, etc..) de sorte qu'un cadre institutionnel peut être difficile à trouver pour assurer cette gouvernance.

Questionnements du GRéflexion

Quelques questions peuvent être d'ores et déjà identifiées et servir à lancer les travaux du GRéflexion :

De quels territoires parle-t-on ? Administratif, bassin de vie, bassin de risque ?

Les composantes essentielles au fonctionnement du territoire :, Quelles sont les composantes essentielles du territoire à prendre en compte ? Quid des composantes immatérielles, culturelles, etc.. Quelles sont leurs échelles de vulnérabilité, de résilience ? Quels sont les acteurs en présence pour les composantes essentielles ?, Comment coordonner les actions individuelles des acteurs privés ou institutionnels sur le territoire pour une approche globale sur le territoire ? Comment déterminer les degrés d'interdépendance des composantes ? Comment hiérarchiser les composantes essentielles du territoire selon sa typologie (du rural à la métropole ?,

Résilience : comment la définir, la mesurer? La notion de retour à la normale qui fait référence à une crise est-elle suffisante à définir la résilience d'un territoire ? Qu'est-ce un retour à la normale ou l'acceptable ? Quelles sont les fonctions essentielles à rétablir pour que l'on puisse considérer un retour à l'acceptable ? Qu'est-ce qui peut être anticipé pour construire le retour à la normale ? La résilience, caractéristique intrinsèque du territoire ou résultante construite ?

L'échelle temporelle : Comment évaluer la résilience (indicateur) et assurer son suivi? Quelle vision prospective?

Gouvernance : comment partager la problématique risque sur le territoire ? En quoi une instance territoriale de partage sur la problématique risque peut-elle favoriser la résilience du territoire ? Cette gouvernance peut-elle ou doit-elle être institutionnelle ? Le territoire de résilience peut-il ou doit-il recomposer les solidarités territoriales (au travers des intercommunalités) ? Comment coordonner les stratégies propres à chacun des acteurs publics et opérateurs ? Comment en informer la population et les usagers ? Quelles incidences sur les documents de planification de programmation, les documents de prévention, les plans d'intervention ?

Retours d'expériences sur des actions réussies, mise en place d'expérimentations : gouvernance territoriale ou organisation de solidarités dans l'aménagement territorial autres...


Comment mesurer l'amélioration de la résilience d'un territoire soumis à un risque naturel ou technologique? notion d'indicateur

Constitution du GRéflexion " le territoire de résilience "

  • Pilotage : Etienne Chauveau et Céline Chadenas Laboratoire Géolittomer – Université de Nantes
  • Assistant: Bruno Landreau CETE de l’Ouest, Sandrine Arbizzi CETE Méditerranée
  • Référent guide : Bernard Guezo CERTU


Le GRéflexion sera constitué d’une vingtaine de membres représentant des compétences variées, nécessaires à une réflexion intégrée.

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