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AIRT - GR1 : le citoyen au coeur de la résilience

De Wikigeotech

Sommaire

Eléments de contexte

Ce groupe de Réflexion s'inscrit dans la démarche générale de l'action Analyse Intégrée de Résilience Territoriale : présentation du projet qui a fait l'objet en première phase de plusieurs démarches terrain:

Ainsi que l'organisation d'un séminaire de restitution de la phase 1 le 5 février 2013 qui a rassemble 120 personnes.

Cette seconde phase de la démarche consiste à constituer 3 groupes de réflexion GRéflexion dont les thèmes sont apparus lors du séminaire du 5 février 2013:

Les travaux à mener par ce GRéflexion 1 sont décrits ci-dessous.
La composition du GR1 est fournie sur la page des statistiques

Résultats des réflexions

La synthèse regroupant les résultats des réflexions du groupe de travail numéro 1 est disponible ci-après:

Le citoyen au cœur de la résilience

Mandat du GRéflexion « le citoyen au cœur de la résilience »

Les diverses interviews réalisées en phase 1 insistent sur la nécessité de placer le citoyen au centre du dispositif de résilience. En effet, que ce soit par l’instauration de politiques publiques par une démarche descendante ou directement en s’adressant à lui, le citoyen est le premier concerné. Les politiques publiques ciblent le citoyen souvent au travers des collectivités territoriales, mais s’adressent rarement au citoyen lui-même. Le domaine de la prévention des risques, de l’organisation de la gestion de crise ou la post-crise met à contribution les organismes publics et le citoyen est dans la plupart des cas, considéré comme passif, celui que l’on met à l’abri, que l’on indemnise... en conséquence, il n’est pas rare que ce citoyen se démobilise, s’en remettant totalement aux organismes publics.

Pour rendre le citoyen acteur se sa sécurité, il faut lui donner les moyens de comprendre et d’agir, en le formant et en l’informant en lui communiquant les informations nécessaires pour qu’il puisse comprendre la situation et agir en conséquence. En France, l’approche vigilance (météorologique et crues) va dans ce sens.

La culture du risque ne semble pas aussi développée que souhaitée dans notre pays. Le maire de Figanières, commune qui a subi de lourdes inondations en 2010, place l’éducation du citoyen au centre du dispositif de prévention. Avec une démarche originale : l’Information Préventive aux Comportements qui Sauvent (IPCS) qui est mise en œuvre dès le plus jeune âge, dans les écoles a vocation à « réveiller l’instinct de responsabilité » de chacun.

L’idée de minimiser les interventions des services de sécurité civile a été tout particulièrement mise en avant lors du séisme de l’Aquila car les italiens avaient développé une très bonne culture du risque, ce qui leur a permis d’être plus résilients. Les acteurs concernés par le retour d’une crue de type 1910 dans la région parisienne mettent en exergue un développement insuffisant de la culture du risque, qui est principalement dû à l’absence de crue récente avec des impacts significatifs qui explique l’oubli de ce risque dont les conséquences potentielles semblent largement méconnues. Il semble par ailleurs difficile de toucher les populations et les élus sur un sujet peu fédérateur. Le retour d’expérience de la préfecture de Paris suite à l’ouragan Sandy a montré par ailleurs l’importance des réseaux sociaux (renvoi sur le site wikhydro) qui correspond vraiment à une évolution culturelle : pendant Sandy, 20 millions de tweets et 500 000 photos ont été échangés. Ainsi que le font remarquer les responsables de la préfecture de Paris, « il y avait une gestion de crise avant Sandy, il y en aura une autre après Sandy ». Des applications sur téléphones portables sont en cours de développement afin d’informer individuellement les citoyens situés dans des zones à risques et à l’inverse exploiter les informations publiées par les internautes pendant une crise.

La vraie difficulté est de susciter l’intérêt réel et la participation active du citoyen.

Le groupe de réflexion que nous proposons de monter sur le thème « Le citoyen au cœur de la résilience » s'intéresse à l'individu, en sa qualité de citoyen. Ce dernier se situe à la convergence des politiques publiques (démarche descendante) et des initiatives individuelles (démarche ascendante) :

  1. les politiques publiques, destinées aux acteurs publics (politique d'équipement du territoire) concernent in fine le citoyen (tri des déchets, aides à l'isolation des logements anciens...) qui doit modifier son comportement individuel pour s 'adapter aux nouveaux réglements ;
  2. le citoyen peut également intensifier son implication citoyenne, en insufflant des comportements vertueux au niveau de ses communautés d'appartenance, démultipliant ainsi l'efficacité des politiques publiques. Il peut par exemple mettre en place un tri sélectif des déchets au sein de son entreprise, pousser le maire à installer une passe à poissons sur la rivière qui traverse sa commune, participer à de soutiens aux personnes en difficulté...
  3. le citoyen peut, de sa propre initiative, générer de nouveaux comportements sans forcément être contraint par des directives. Par exemple, il peut délibérément construire sa maison assez loin d'une zone à risque, produire de l'électricité verte, composter ses déchets...
  4. enfin, et ces comportements sont plus récents, il peut se mobiliser pour fournir de l'information aux pouvoirs publics. Ce fut le cas pour l'ouragan Sandy où 20 millions de tweets et 500 000 photos ont été produites par les gens touchés par la catastrophe. Des projets de solidarité se construisent d'autant plus aisément que les individus ou les groupes sociaux sont soumis à des pressions socio-environnementales fortes. A l'extrême, certains comportements se sont révélés résulter davantage d'initiatives en tant qu'individu (utilisation des réseaux sociaux pour demander de l'aide) plutôt que membre d'un collectif (entraide citoyenne après une catastrophe pour remettre les lieux en l'état).

Ces divers niveaux croissants d'implication du citoyen concourent à la résilience, qu'elle soit imposée par les pouvoirs publics ou mis en œuvre par les citoyens eux-mêmes. Ce sont ces deux démarches complémentaires, ascendantes et descendantes, que nous nous proposons d'explorer. Il est essentiel que ces démarches puissent perdurer. Au niveau collectif, ceci peut reposer sur une gouvernance partagée, qui maintient les acteurs locaux au sein d'une dynamique collective. Au niveau individuel, une formation continue dans le domaine de la culture du risque est souhaitable pour que le citoyen puisse améliorer sa compréhension du danger et engager des initiatives constructives.

Le guide méthodologique intégrera une dimension citoyenne qui apparaît comme la composante de base de la résilience. Il semble même que jusqu'à présent, le travail direct sur le citoyen n'ait pas vraiment été pris en compte, à cause de la difficulté de s'adresser directement à lui, mais également en le considérant comme peu susceptible de participer, de sa propre initiative, à des actions collectives.

L'apparition des nouvelles technologies (web 2.0, smartphones...) ainsi que les exemples de solidarité sur les catastrophes récentes (Sandy en particulier) ouvrent des opportunités pour impliquer plus directement le citoyen et bénéficier de ses initiatives. Ceci nous amène à repenser son rôle dans ce nouveau dispositif.

Questionnements du GRéflexion

Quelques questions peuvent être d'ores et déjà identifiées et servir à lancer les travaux du GRéflexion.

Qu'attend-on du citoyen ?

  • Quels sont les leviers de sa prise en charge ?
  • Quels sont les mécanismes d'entraide entre individus ?
  • Prendre en compte l'évolution des mentalités : génération Y, développement des réseaux sociaux
  • Encourager les individus à avoir une démarche proactive

Comment mieux informer, éduquer le citoyen afin qu'il puisse devenir responsable et actif?

  • mettre en place des campagnes d'information et de communication
  • comment inscrire l'information sur les risques majeurs dans le quotidien des populations?
  • quelle place de l'éducation (formelle, non formelle...)?
  • impliquer le citoyen dans des actions de démonstration
  • le solliciter dans des débats publics

De quels moyens dispose-t-il pour agir ?

  • Accès aux données qui les concernent
  • Information plus précise : prévention et prévision, alerte, simulations, dispositifs de réponse aux catastrophes
  • communication réseaux sociaux
  • messages d'alertes ciblés
  • participation à des débats publics

Quelle est sa sphère d'intervention ?

  • Participation à la gouvernance locale
  • appartenance à des communautés (famille, associations, entreprise, syndicats, partis politiques...)

Quels coûts supplémentaires pour la société ?

  • Action de prévention, de prévision
  • Programme d'acculturation, d'information et communication
  • Démonstrateurs
  • Retour vers la nature (résilience d'écosystèmes)

Quels bénéfices pour la société ?

  • Quels leviers d'actions pour passer de la résilience individuelle à la résilience collective ?
  • Conséquences économiques : allègement des interventions des pompiers, diminution des coûts des catastrophes, diminution des pertes de vies humaines
  • faciliter la production de données par 'individu pour la collectivité.

Retours d'expériences sur des actions réussies, mise en place d'expérimentations : sujet ? Où ? Quand ?

  • Figanières avec la démarche IPCS
  • autres...

Comment mesurer l'amélioration de la résilience d'un territoire soumis à un risque naturel ou technologique ? notion d'indicateur

Constitution du GRéflexion « le citoyen au cœur de la résilience »

  • Pilotage : Jean-Michel Tanguy CGDD
  • Assistant: Anne Chanal CETE Méditerranée
  • Référent guide : Bernard Guezo CERTU

Le GRéflexion sera constitué d’une vingtaine de membres représentant des compétences variées, nécessaires à une réflexion intégrée.

Bibliographie

Afin d'alimenter les réflexions, voici quelques références bibliographies proposées par les membres du GRéflexion

Institut des Risques Majeurs de Grenoble

  • Concernant le sujet de ce groupe de travail, quelques récents travaux qui tentent de placer le citoyen au cœur de la résilience tenant compte de sa communauté d’appartenance :
  • Actions favorisant la participation locale rendant le citoyen actif dans l’acquisition des connaissances, savoirs être/comportement (NON EXHAUSTIF)

Institut Français des Formateurs Risques Majeurs et protection de l'Environnement IFFORME

Fiches actions de l'IFFORME http://www.risques-majeurs.info/
catalogue des productions de l’IFFORME : http://www.iffo-rme.fr/files/publications-iffo-rme.pdf



Le créateur de cet article est Jean-Michel Tanguy
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