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Récupération des eaux pluviales (HU)

De Wikigeotech

Traduction anglaise : Stormwater harvesting

mot en chantier

Dernière mise à jour : 03/08/2023

Récupération des eaux de pluie ou des eaux pluviales pour les utiliser ultérieurement comme ressource en eau douce.

Sommaire

Principes de base

L'eau constitue une ressource renouvelable car recyclée en permanence par le cycle évaporation-précipitation. Malheureusement une partie importante des précipitations sur les surfaces urbaines est très rapidement rendue inutilisable pour un grand nombre d'usages du fait du mode de gestion traditionnelle des eaux pluviales reposant sur une évacuation rapide de la ville, souvent après mélange avec les eaux usées. L'idée de récupérer cette ressource pour pouvoir l'utiliser au mieux semble donc être une solution de bon sens.

Différentes solutions sont envisageables :

  • récupérer l'eau de pluie dans des cuves ou des citernes au plus près de son point de chute (par exemple en bas des toitures) (voir Récup-utilisation de l'eau de pluie (HU)) ;
  • infiltrer l'eau pour recharger les nappes phréatiques ;
  • stocker l'eau dans le sol ou dans des réservoirs souterrains pour la mettre à la disposition de la végétation urbaine ;
  • stocker l'eau dans des toitures végétalisées ;
  • etc.

Récupération des eaux de toiture dans des cuves

Ce type de dispositifs, déjà largement utilisé dans beaucoup de pays, suscite un intérêt croissant en France. Beaucoup de particuliers mettent ainsi en place "des systèmes rudimentaires (simple cuve aérienne connectée à une descente de gouttière) ou plus élaborés (cuves enterrées, centrale de contrôle) proposés par une offre diversifiée (grandes surfaces de bricolage, installateurs indépendants, sociétés franchisées, etc.)" (De Gouvello, 2015).

Par ailleurs des installations plus sophistiquées peuvent également être installées dans des bâtiments collectifs, publics ou privés, avec la mise en place d'un double système de distribution d'eau potable et d'eau non potable.

On trouvera dans le guide de l'ASTEE (De Gouvello, 2015) une synthèse complète des différents aspects associés à cette solution. La figure 1, issue de la même référence, propose un logigramme détaillant les usages possibles et les réglementations applicables selon l'origine de l'eau collectée.


Figure 1 : Usages possibles et réglementations applicables selon l'origine de l'eau collectée ; Source : De Gouvello, 2015

La récupération des eaux provenant des toitures en vue de leur utilisation fait l'objet d'un article spécifique : Récup-utilisation de l'eau de pluie (HU).

Nota : Ce type de solution joue un rôle positif dans le contrôle des flux d'eau et de polluants produits par les villes pendant les périodes pluvieuses ; ce rôle est cependant souvent réduit, en particulier pour les événements pluvieux les plus forts, car les capacités de stockage disponibles au début de l'événement sont souvent très insuffisantes par rapport aux volumes qui seraient nécessaires.

Autres formes de récupération

La récupération de l'eau de pluie arrivant sur les zones urbaines peut également s'envisager par des moyens différents et sans doute tout aussi utiles au niveau collectif, même si les usages possibles de l'eau ainsi récupérée sont de nature différente.

Favoriser l'infiltration des eaux de pluie

Favoriser l'infiltration de l'eau de pluie dans le sol de la ville présente plusieurs intérêts :

  • recharger les nappes et reconstituer les ressources souterraines en eau ;
  • ré-humidifier les sols urbains qui ont tendance à se dessécher du fait de leur imperméabilisation, ce qui pose, en cas de présence d'argile, des problèmes de tassements différentiels et de dégâts aux immeubles ;
  • mettre plus d'eau à la disposition de la végétation urbaine, ce qui améliore son état et augmente les possibilités d'évapotranspiration, élément clé de lutte contre les ilots de chaleur urbain pendant les périodes de canicule.

Il ne s'agit d'ailleurs pas le plus souvent d'une recharge artificielle, mais plutôt du retour à la situation qui prévalait avant l'imperméabilisation des sols. Cette pratique ne met généralement pas en péril la qualité des eaux souterraines dans la mesure où quelques précautions sont prises :

  • Infiltrer l'eau de pluie au plus près de l'endroit où elle atteint le sol ;
  • préférer une infiltration diffuse à une infiltration concentrée ;
  • conserver une zone non saturée de l'ordre du mètre entre le fond des ouvrage d'infiltration et le plafond de la nappe ;
  • éviter d'infiltrer l'eau provenant de zones urbaines présentant des risques d'apports importants de produits dangereux.

Il est à noter que cette solution permet également de lutter efficacement contre les risques d'inondation ou de pollution par les rejets urbains de temps de pluie (voir Solution alternative (HU)).

Mettre en place des réservoirs souterrains

Il est également possible pour les collectivités de mettre en place des réservoirs d'eau souterrains utilisables pour différents usages (réserve incendie, arrosage végétation, arrosage et lavage des rues, etc.). Il est d'ailleurs possible de faire en sorte que la végétation proche puisse accéder directement à ces réserves (voir figure 2).


Figure 2 : Trémie Vauban à Lyon : une ancienne trémie routière reconvertie en réservoir de stockage des eaux pluviales utilisables pour le lavage des rues et l’arrosage des espaces verts ; Source : GRAIE, 2014

Bibliographie :

  • GRAIE (2014) : Fiche N° 7 "Garibaldi" ; Observatoire des opérations exemplaires de gestion des eaux pluviales ; GRAIE ; disponible sur www.graie.org

Pour en savoir plus :

  • De Gouvello, B. et al (2015) : Récupération et utilisation de l'eau de pluie ; Guide technique ASTEE ; 65p.; disponible sur www.astee.org
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