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Wikigeotech:Déblai de catégorie 2

De Wikigeotech
thumbdent de ripper en arrière d'un bouteur de forte puissance

En terrassement, l'extraction des déblais nécessite d'étudier finement la difficulté qui sera rencontrée par les engins de terrassement. Cette difficulté est appréciée à l'aide d'études particulières qui permettent de distinguer des catégories de matériaux de difficultés d'extraction variables[1]. C'est l'énergie nécessaire à l'extraction associée à la notion de rendement, qui permet de faire la distinction dans les différentes catégories de matériaux. Il est donc nécessaire de donner tous les éléments géotechniques utiles à l'entrepreneur pour dimensionner les ateliers d'extraction et évaluer ainsi le coût lié à cette action.
L'extraction des déblais rocheux, par opposition aux déblais considérés comme meubles, pose le plus de problèmes techniques car il s'agit de matériaux très difficiles à extraire avec les ateliers de terrassement classiques. Ils nécessitent des savoir-faire, des engins et des techniques peu communes. Le géotechnicien doit donc apporter les informations permettant de distinguer les catégories et lorsque la rémunération est prévue spécifiquement à chaque catégorie, évaluer les cubatures en 2ème catégorie, ce qui suppose en corolaire, de positionner une "limite" que l'on qualifie de "toit rocheux" matérialisant la frontière entre les deux catégories. Ces études sont précieuses pour diminuer les incertitudes liées à l'exécution des travaux de terrassement[2].
Malheureusement, comme toute tentative de classement, la simplicité des systèmes décrits ci-dessous présente des faiblesses liées pour tous les matériaux qui se situent en limites de catégorie.




Sommaire

Définition dans les années 1980

Du temps de la Recommandation pour les Terrassements Routiers, il était fréquent de mentionner trois catégories de difficulté d'extraction :

  • les déblais meubles extrayables sans préparation,
  • les déblais compacts devant être ameublis au ripper,
  • les déblais rocheux nécessitant l'emploi d'explosifs ou des engins de très forte puissance.

Les déblais dits aujourd'hui de 2ème catégorie, correspondent aux déblais rocheux et compacts devant être ameublis au ripper.

Définition dans les années 1990 et suivantes

La rémunération spécifique de l'extraction des déblais se limite souvent actuellement à l'identification de deux catégories de difficulté d'extraction, faisant appel à des moyens de puissance spécifique et faisant également l'objet d'une rémunération en conséquence. Les déblais de catégorie 2 (ou dits de 2ème catégorie) correspondent à des matériaux qui ne peuvent pas être extraits à l'aide :

  • d'une pelle de deux cent vingt kilowatts DIN (220 kW = 300 CV DIN) au moins, équipée d'un godet de deux mètres cubes (2m³) en rétro et trois mètres cubes (3 m³) en butte, avec un débit d'extraction d'au moins cent vingt mètre cubes par heures (120 m³/h),
  • ou bien à l'aide d'une défonceuse à une dent montée sur un tracteur de deux cent soixante kilowatts DIN (260 kW = 355 CV DIN) au moins, avec un débit de défonçage d'au moins cent vingt mètre cubes par heure (120 m³/h) et qui nécessite donc l'emploi d'explosifs ou d'engins de forte puissance.

Ces définitions figurent expressément dans les pièces techniques des dossiers d'appel d'offre lorsqu'elles constituent la base de la rémunération de l'exécution des déblais[3]. En cas de contestation sur chantier, il est évidemment indispensable de disposer des matériels ayant les puissances citées pour pouvoir ensuite évaluer un rendement en condition normale d'extraction et constater les écarts avec les débits d'extraction indiqués.

extraction de blocs en talus par un BRH

Matériel approprié à l'extraction des déblais de 2ème catégorie

Il s'agit de matériels très spécifiques, pouvant nécessiter de faire appel à des sous-traitants. Les techniques mises en oeuvre pour extraire des déblais de 2ème catégorie sont :

  • le minage (utilisation d'explosifs),
  • des pelles de très fortes puissances,
  • des rippers,

De manière plus exceptionnelle, on peut faire appel aux techniques et matériels suivants :

  • du rabotage,
  • utilisation de ciments expansifs,
  • du fraisage,
  • des BRH (Brise-Roche Hydraulique).

Le choix de la (ou des) technique(s) à mettre en œuvre revient le plus souvent à l'entreprise mais il peut exceptionnellement être pré-défini dans les pièces du marché. Les motivations du choix sont liées : au rendement, aux difficultés d'accès, aux nuisances environnementales (vibration, poussière, projection de blocs...).

Références

  1. CFTR (2002). Terrassement à l’explosif dans les travaux routiers. Guide technique. Ed. Setra. 127 pages.
  2. LCPC, Scétauroute (2001). Commande et Contrôle des reconnaissances géotechniques de tracés. Guide technique. 148 pages.
  3. Bulletin Officiel (2003). CCTG fascicule n°2 Terrassements généraux.
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