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L'impact des espèces introduites sur le milieu marin

De Wikigeotech

Les espèces introduites peuvent représenter une menace pour l’équilibre écologique des milieux naturels. Certaines peuvent se multiplier aux dépens des autres espèces et des écosystèmes. Elles sont alors envahissantes11. D’après l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), c’est la deuxième cause de régression ou d’extinction documentée d’espèces dans le monde après la destruction des habitats. Ces espèces peuvent provoquer des maladies, bouleverser les écosystèmes et les appauvrir, perturber durablement les paysages et limiter les productions agricoles et conchylicoles ainsi que la pêche. Parmi ces espèces exotiques, certaines sont connues par le grand public : le ragondin, la tortue de Floride, l’écrevisse américaine ou encore, pour le milieu marin, la Caulerpe, Caulerpa taxifollia, surnommée l’algue tueuse en Méditerranée.


D’après la base de données européenne DAISIE (Delivering Alien Invasive Species Inventories for Europe) sur les espèces introduites dans 50 pays de l’Europe élargie, 1 016 taxons sont recensés dans les eaux marines de l’Islande à Israël. Cela représente environ 10 % de l’ensemble des espèces introduites décrites sur cet ensemble géographique, la majeure partie étant terrestre ou d’eau douce.

Distribution d'une espèce envahissante - Caulerpa taxifolia (caulerpe).jpg
Distribution d'une espèce envahissante - Crepidula fornicata (crepidule).jpg


Sur les côtes métropolitaines, 113 espèces non indigènes seraient présentes sur les façades Manche – mer du Nord et atlantique et 83 en Méditerranée. Ce sont surtout des crustacés et des mollusques dans le premier cas et des algues rouges dans le second. La grande majorité a été introduite de manière involontaire par le biais de l’aquaculture comme pour le bigorneau perceur (Ocinebrellus inornatus), gastéropode de la mer du Japon qui se nourrit de bivalves dont les cheptels d’huîtres, ou par les transports maritimes (cargaisons et eaux de ballast). Certaines espèces peuvent aussi être introduites dans le milieu naturel par la vidange d’aquariums comme la caulerpe (Caulerpa taxifollia).

Parmi ces espèces, voici deux exemples de prolifération d’espèces envahissantes:

La crépidule est un gastéropode d’Amérique du Nord introduit accidentellement en plusieurs phases en Europe avec des importations d’huîtres. Son expansion a été facilitée par l’ostréiculture (transport de naissains infectés) et la pêche aux arts traînants (chaluts et dragues). Les plus fortes concentrations sont localisées dans la frange 0-20 m, en Basse-Normandie et en Bretagne. L’Ifremer estime sa population à plus de 250 000 t en baie de Saint-Brieuc avec des biomasses de plus de 10 kg/m². Elle peut provoquer une forte banalisation des fonds marins, limiter les possibilités de pêche à la drague et impliquer des coûts importants de nettoyage des huîtres qu’elles colonisent dans certains bassins de production comme à Cancale.

La caulerpe est une algue verte tropicale. En 1984, elle n’occupait qu’un mètre carré, au droit de Monaco d’où elle semble provenir. En 2004, elle recouvrait plus de 5 000 ha dans tout le bassin méditerranéen. Se reproduisant par bouturage, elle peut être disséminée par les filets de pêche ou les ancres de bateau. Très résistante et peu consommée du fait de sa toxicité, cette algue se dissémine et menace particulièrement les herbiers de posidonie. Aucune technique ne permet actuellement son éradication sur de grandes surfaces.
especes exotiques dans les eaux metropolitaines


Pour plus d'info:

couverture enviro littoral

Cette page appartient au chapitre II: Biodiversité et espaces protégés


"Environnement littoral et marin" revue RéférenceS du MEDDTL, mai 2011


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