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Grande richesse écologique et niveau d'endémisme élevé mais menacé

De Wikigeotech
couverture enviro littoral

Ce texte fait parti du chapitre II : biodiversité et espaces protégés


La France est présente dans 5 des 34 points chauds terrestres : pourtour méditerranéen, Antilles, îles de l’océan Indien (Mayotte, Réunion, îles éparses), Nouvelle-Calédonie et Polynésie. La Réunion, avec Rodrigues et l’île Maurice (archipel des Mascareignes), figure par ailleurs parmi les 5 points chauds où la biodiversité marine est la plus menacée (source : UICN).

Excepté la Guyane et la Terre Adélie, tous les territoires ultramarins sont insulaires. Plus ou moins éloignés des autres territoires (Clipperton est l’atoll le plus isolé de la planète), ils recèlent une flore riche et diversifiée, souvent originale, tant sur terre qu’en mer. Sur des territoires 4 fois plus petits que la métropole, le nombre d’espèces endémiques12 et de grand intérêt écologique est nettement plus élevé. On dénombre 3 356 plantes vasculaires endémiques en outre-mer contre 66 en métropole. Tous les reptiles et les mammifères terrestres endémiques en France ainsi que la grande majorité des oiseaux vivent en outre-mer. D’après l’UICN (janvier 2003), 1,4 % des plantes, 3 % des mollusques et 1 % des vertébrés recensés dans le monde sont endémiques aux territoires d’outre-mer qui ne représentent pourtant que 0,08 % des terres émergées.

La destruction des habitats naturels et l’introduction d’espèces sont les deux plus grandes atteintes à ces richesses biologiques :

  • de nombreux écosystèmes ont régressé du fait de défrichages, d’écobuages, de l’extension de l’urbanisation ou de l’extraction de minéraux. Sur le littoral, où se concentre l’urbanisation, les forêts sèches ou semi-sèches ont perdu l’essentiel de leur surface. On estime cette perte à plus de 90 % sur l’île de la Réunion et sur la côte ouest de la Nouvelle-Calédonie ;
     
  • l’introduction d’espèces peut avoir de graves conséquences. Les territoires ultramarins sont essentiellement insulaires et ont une flore et une faune spécifiques qui ont évolué dans des univers préservés. De nombreuses îles n’ont par exemple pas d’espèces brouteuses indigènes et l’importation de bovins ou d’ovins peut être particulièrement préjudiciable pour des plantes supportant difficilement cette pression. De même, l’importation de chiens, de chats, de rongeurs ou d’insectes a un impact direct sur la faune. Ainsi, l’arrivée de la fourmi électrique sur de nombreuses îles est un problème majeur pour les autorités locales. Enfin, les plantes exogènes peuvent envahir les îles et remplacer progressivement la flore primaire. En Polynésie, haut lieu de l’endémisme floristique, l’UICN estime que plus de 1 700 plantes ont été introduites. Un petit arbre exotique appelé Miconia recouvre ainsi les deux tiers de l’île de Tahiti.
    D’après l’UICN, 6 des 26 pays (ou territoires) où les extinctions d’espèces ont été les plus importantes depuis le début du XVIe siècle sont français : Polynésie française (2e rang), Réunion (8e rang), Nouvelle-Calédonie (19e rang), Martinique (23e rang) ; Guadeloupe (25e rang), Mayotte (26e rang). Des espèces comme l’ara de Martinique ou le phoque-moine des Caraïbes ont ainsi totalement disparu.


Le changement climatique pourrait avoir des conséquences sur ces territoires ultramarins. La force accrue des cyclones et la hausse de la température des océans ont un impact sur le corail (voir chapitre VI) : de trop fortes houles détruisent les constructions coralliennes les plus fragiles alors que des eaux trop chaudes peuvent aboutir à la mort des coraux (blanchiment). La hausse du niveau des océans pourrait par ailleurs impliquer des submersions temporaires plus fréquentes voire une submersion permanente de certains atolls.


Pour plus d'info:

Commissariat général au développement durable, Références - Environnement littoral et marin, Mai 2011.

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