S'abonner à un flux RSS
 

Erosion d'une pile de pont en Dordogne à Souillac

De Wikigeotech

La Dordogne est traversée par l’A20 sur le site du méandre de Pinsac (46). Le LRPC de Blois a été sollicité par la DDT 46 pour comprendre les phénomènes naturels qui conduisaient à une mise à nue d’une des piles du viaduc. Celle ci n’était visiblement pas conçue pour se situer dans les écoulements de la Dordogne. Cette étude a permis de constater que les érosions importantes (10m/an an moyenne) qui se produisaient sur ce secteur ont débuté vers les années 1980 (précédent la construction du viaduc). L’étude conclue également sur le fait que la Dordogne allait rapidement contourner la pile en question et même atteindre les piles suivantes dans un délai plus important.

Des mesures de la vitesse d’érosion de la berge ont été réalisées entre octobre 2008 et juin 2010. Ces mesures ont été réalisées à partir de piquet en bois implantés sur l’ensemble de la berge. Ce suivi réalisé par la DDT 46 a été mis en relation avec les débits journaliers. A partir d’un débit de 150 m3/s, la berge s’érode. En plus du renseignement sur cette valeur seuil, cette analyse confirme les valeurs de vitesse moyenne de l’érosion de la berge, phénomène à l’heure actuelle très mal maîtrisé et impossible à modéliser dans les modèles hydro-sédimentaires.

Pile en cours de contournement (11 février 2010).jpg Pile après travaux (8 avril 2010).jpg Déstabilisation des palplanches (11 février 2010).jpg
Tracé des anciens bras (noir 1972 et rouge 2009) .jpg Progression de l’érosion de la berge de Pinsac et chronique de la Dordogne à Souillac .jpg


L’hiver 2009-2010 a confirmé ces conclusions puisque la pile a commencé à être contournée et le massif de palplanche a montré des signes de destalibilisation. Après des réunions animées par la sous préfecture de Gourdon, la stabilité de la pile semblait être à terme compromise. Des travaux de confortement d’urgence (enrochements localisés) ont donc été mis en œuvre afin d’empêcher le contournement durant l’hiver 2009-2010. Des solutions plus globales et durables ont été étudiées (notamment par le LRPC de Blois). La pérennité de l’ouvrage et la libre défluviation de la Dordogne doivent être conservés. Le viaduc avait en effet à l’origine été prévu par l’État pour garantir au cours d’eau son espace de mobilité.


Article rédigé par Erwan Le Barbu - LRPC Bois

Outils personnels