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Wikibardig:Entretien de l'ouvrage : Différence entre versions

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(Entretien de surface des maçonneries)
(Entretien de surface des maçonneries)
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Il est assez courant de voir de la végétation s'installer sur les parements en maçonnerie. Les anfractuosités des joints constituent des endroits propices au dépôt des poussières et des graines ; ces dernières y trouvent des conditions hygrométriques favorables à leur germination et leur développement.
 
Il est assez courant de voir de la végétation s'installer sur les parements en maçonnerie. Les anfractuosités des joints constituent des endroits propices au dépôt des poussières et des graines ; ces dernières y trouvent des conditions hygrométriques favorables à leur germination et leur développement.
  
[[File:végétation parement maconnerie.PNG|400px]]Présence de végétation sur parement en maçonnerie Photo - Irstea -<span style="color:#ff0000"> Faut-il mettre la photo aussi autre part ?
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[[File:végétation parement maconnerie.PNG|400px]]Présence de végétation sur parement en maçonnerie Photo - Irstea -<span style="color:#ff0000"> Faut-il mettre la photo aussi autre part ? </span>
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L'action des racines est un facteur important de dégradation des joints et des enduits, voire dans les cas extrêmes, de désorganisation des pierres des parements. Il faut donc, là aussi, mener une lutte sans merci contre tout développement de végétation sur les maçonneries, en arrachant les plantes dès qu'elles apparaissent. Dans les parties les plus difficiles d'accès, on peut se contenter d'un arrachage annuel.
 
L'action des racines est un facteur important de dégradation des joints et des enduits, voire dans les cas extrêmes, de désorganisation des pierres des parements. Il faut donc, là aussi, mener une lutte sans merci contre tout développement de végétation sur les maçonneries, en arrachant les plantes dès qu'elles apparaissent. Dans les parties les plus difficiles d'accès, on peut se contenter d'un arrachage annuel.
  
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Il est a priori fortement déconseillé de rejointoyer la maçonnerie d'un parement aval de barrage sans avoir au préalable identifié et traité la cause de la dégradation. Sinon, on risque de contrarier le drainage naturel au travers du parement et de provoquer ainsi une montée des sous-pressions dans le corps du barrage. Une précaution consiste à réaliser des joints discontinus qui maintiennent cette fonction de drainage.
 
Il est a priori fortement déconseillé de rejointoyer la maçonnerie d'un parement aval de barrage sans avoir au préalable identifié et traité la cause de la dégradation. Sinon, on risque de contrarier le drainage naturel au travers du parement et de provoquer ainsi une montée des sous-pressions dans le corps du barrage. Une précaution consiste à réaliser des joints discontinus qui maintiennent cette fonction de drainage.
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===Comblement des ravines sur le talus d'un barrage en remblai===
 
===Comblement des ravines sur le talus d'un barrage en remblai===
  

Version du 9 avril 2015 à 13:10

Sommaire

Entretien de l'ouvrage

Différentes opérations d’entretien courant ou de petite maintenance doivent être menées par l’exploitant de l’ouvrage. Lorsque le propriétaire n’exploite pas directement l’ouvrage, le contrat qui le lie à l’exploitant doit expressément détailler les travaux d’entretien qui sont à la charge de l’exploitant. Les opérations de grosse maintenance ou de réparation ne sont pas décrites ici.

Contrôle de la végétation

La végétation arborée et arbustive

Par le réseau de racines qu'ils développent, les arbres et arbustes sont à proscrire sur les barrages (notamment en terre) et à leur proximité immédiate. Plusieurs conséquences néfastes sont à craindre :

- la gêne pour l'inspection visuelle ;

- le colmatage du système de drainage (collecteurs en particulier) par le système racinaire des arbustes en pied aval ;

- la création de zones de cheminement préférentielles pour l'eau le long des racines, en particulier après la mort de l'arbre, et les risques de développement de renards ;

- le soulèvement d'ouvrages rigides (par exemple l’évacuateur de crues) lors de la croissance des racines ;

- le développement d’un couvert propice à l’installation d’animaux fouisseurs.

La crête, les talus et les abords d'un barrage, jusqu'à une distance d'au moins 10 à 15 m du pied, doivent donc être exempts de tout arbre ou arbuste.

Que faire en cas d’arbustes ou d’arbres existants sur un barrage en terre ?

Bien que la situation d’un boisement inopportun des talus d’un barrage en terre peut facilement être évitée grâce à un fauchage régulier, il faut reconnaître qu’elle est assez souvent rencontrée. Quelques années de négligence de contrôle de végétation suffisent, en effet, à entraîner une telle situation.

La complexité du traitement d’une végétation ligneuse indésirable croît avec l’ampleur de son développement :

- si la végétation est uniquement arbustive - avec des souches et, donc, des racines encore grêles et peu développées - on peut procéder à une coupe systématique des brins (sans dessouchage) qu’il convient d'accompagner de l'application d'un produit chimique dévitalisant sur les cicatrices fraîches, afin de tuer les sujets ;

- si la végétation est arborescente mais avec des arbres très épars, il est recommandé de les abattre, puis de prévoir dans les semaines qui suivent une opération de génie

civil consistant à arracher les souches - à l’exception de celles à proximité de structures rigides afin de ne pas les endommager - à élargir et taluter les excavations ainsi créées et à reconstituer le talus par apport et mise en œuvre de sol compacté, de caractéristiques appropriées ;

- si la végétation est arborescente et dense, un traitement sûr et efficace ne peut être envisagé que dans le cadre d’une grosse opération de confortement du barrage : création d’une coupure étanche dans le remblai (paroi moulée, rideau de palplanches, etc.) ou mise en œuvre d’une recharge compactée sur un ou les deux talus, après abattages, dessouchages, extraction des couches de terre végétale et réglage de talus.

Il faut être conscient que, dans ce dernier cas et tant que l’intervention « génie civil » n’aura pas eu lieu, le risque de désordres lié aux racines perdurera et même s’accroîtra, à long terme, avec la mort progressive et inéluctable des arbres. Aussi, durant le période de non-intervention, une surveillance renforcée du barrage s’impose, notamment de ses débits de fuite, et il est recommandé de procéder à un débroussaillage très régulier entre les arbres afin, au moins, de rétablir des conditions de visibilité correctes des talus.

Si le barrage est à masque amont, des traitements plus circonstanciés peuvent être appliqués, tout au moins pour la végétation du talus aval – son dessouchage n’étant plus nécessairement obligatoire.

Arbres contact digue-rocher.PNG Abres au niveau du contact digue-rocher (Photo Irstea)

La végétation herbacée

L'engazonnement du talus aval d'un barrage en remblai représente le meilleur compromis technico-économique pour la protection contre le ravinement des eaux de ruissellement. Cependant, cette végétation herbacée doit être régulièrement fauchée afin que le parement aval reste en permanence facilement observable. En outre, le passage régulier des engins mécaniques et la suppression des zones de couvert dissuadera les animaux fouisseurs d’élire domicile dans le barrage.

Il est recommandé de faucher (ou de tondre) les zones engazonnées au moins une fois, et si possible deux fois, par an (par exemple en fin de printemps et en début d'automne). Cet entretien doit s'étendre aux abords du barrage. A cette occasion, on observe toutes les zones humides soulignées par une végétation particulière ou par une moindre portance du sol.

La contractualisation avec un éleveur qui fait paître son troupeau sur le parement aval et les abords du barrage est une pratique intéressante (moins de travail de fauche) mais qui ne dispense pas d’un nettoyage des végétaux délaissés par les animaux. Il faut cependant éviter le surpâturage.

Parement aval avrc souches.PNGParement aval avec souches (Photo - Irstea)

Entretien de surface des maçonneries

Il est assez courant de voir de la végétation s'installer sur les parements en maçonnerie. Les anfractuosités des joints constituent des endroits propices au dépôt des poussières et des graines ; ces dernières y trouvent des conditions hygrométriques favorables à leur germination et leur développement.

Végétation parement maconnerie.PNGPrésence de végétation sur parement en maçonnerie Photo - Irstea - Faut-il mettre la photo aussi autre part ?

L'action des racines est un facteur important de dégradation des joints et des enduits, voire dans les cas extrêmes, de désorganisation des pierres des parements. Il faut donc, là aussi, mener une lutte sans merci contre tout développement de végétation sur les maçonneries, en arrachant les plantes dès qu'elles apparaissent. Dans les parties les plus difficiles d'accès, on peut se contenter d'un arrachage annuel.

Le vieillissement des bétons et des maçonneries peut être lié à des phénomènes mécaniques ou physico-chimiques. Même si certains travaux de réparation peuvent être faits par l'exploitant, ces désordres nécessitent, en premier lieu, une évaluation de leur importance, un diagnostic puis un choix judicieux des techniques de réparation, toutes choses qui relèvent d'une expertise par un ingénieur spécialiste.

Il est a priori fortement déconseillé de rejointoyer la maçonnerie d'un parement aval de barrage sans avoir au préalable identifié et traité la cause de la dégradation. Sinon, on risque de contrarier le drainage naturel au travers du parement et de provoquer ainsi une montée des sous-pressions dans le corps du barrage. Une précaution consiste à réaliser des joints discontinus qui maintiennent cette fonction de drainage.

Comblement des ravines sur le talus d'un barrage en remblai

Causé par le ruissellement des eaux de pluie, le creusement de ravines est un phénomène qui tend à s'auto-entretenir car les ravines existantes deviennent des lignes de concentration des débits, lesquels ont d'autant plus de puissance pour continuer le creusement. Ce mécanisme est particulièrement marqué dans les premiers mois après la construction, lorsque la couche de terre végétale n'est pas encore consolidée et que la végétation herbacée ne s'est pas encore complètement implantée.

La réparation d'une ravine consiste non seulement à remblayer la ravine elle-même, mais également à éliminer la cause de la ravine. Sur un barrage en terre, c'est souvent à partir d'un point bas de la crête que, par concentration des débits, se creuse une ravine sur le talus. Parfois, c'est par contournement d'un ouvrage en béton ou bien par érosion dans une zone de remblai moins bien compactée. Il ne faut donc pas hésiter à intervenir au-delà de la ravine elle-même.

L'erreur souvent commise dans le comblement d'une ravine consiste à la remblayer avec des pierres. Cette technique ne peut à elle seule constituer une réparation pérenne, car elle ne permet pas de stopper les écoulements ; ceux-ci vont continuer à éroder autour et sous les pierres qui vont progressivement être déstabilisées.

La réparation doit donc consister à (voir figure ci-dessous) :

- agrandir, dans un premier temps, la ravine afin de lui donner une forme régulière trapézoïdale ;

- installer un blocage de pied avec des pierres de dimension décroissante vers l'amont de la ravine ;

- puis remblayer avec du tout venant par couches horizontales de 10 cm compactées à la dame ; afin de faciliter son compactage, le matériau doit être légèrement humide ;

- éliminer l'origine de la ravine : combler un éventuel point bas sur la crête du remblai, aménager un exutoire dans une zone de concentration des écoulements (cunette revêtue ou fossé).

En fin de réparation, la surface du parement du remblai doit avoir retrouvé une forme très régulière, ce qui devrait éviter que la ravine ne se reforme à côté de son emplacement initial, pour autant que l'on ait traité l'origine du désordre.

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