S'abonner à un flux RSS
 

Les habitats côtiers d'intérêt communautaire

De Wikigeotech
Version du 19 mars 2013 à 16:32 par Iméne Benyoucef (discuter | contributions)

(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)
couverture enviro littoral
Cette page appartient au chapitre II: Biodiversité et espaces protégés












Des habitats élémentaires plus nombreux sur le littoral atlantique

Un habitat est un ensemble non dissociable constitué, d’une part, d’une communauté d’organismes vivants (biocénose) et, d'autre part, de conditions climatiques, géologiques et pédologiques (biotope). La végétation, par son caractère intégrateur, est considérée comme le meilleur indicateur d’un habitat et permet de l’identifier.

Sont analysés ici les habitats d’intérêt communautaire listés dans l’annexe I de la directive « Habitats-Faune-Flore »3, limités aux habitats côtiers. Il s’agit d’habitats en danger ou ayant une aire de répartition réduite sur le territoire européen pour lesquels doivent être désignées des zones spéciales de conservation (ZSC).

Ces grands types d’habitats ont été divisés en habitats élémentaires. Ils sont marins ou terrestres et liés à la présence de la mer. Pour les habitats en mer, sont pris en compte les étages supra-, médio– et infralittoral, jusqu’à 15-20 mètres de profondeur en moyenne. Ils sont au nombre de 107 et sont répartis en trois catégories suivant la nomenclature Corine Biotope, elles-mêmes déclinées en 8 grands types dans ce document.

La répartition des habitats côtiers élémentaires d’intérêt communautaire sur le littoral varie en fonction de la diversité des côtes, du climat, de la présence de petits fonds mais aussi du niveau d’artificialisation des rivages. La façade atlantique propose la plus grande diversité, 62 habitats côtiers y sont présents contre 54 sur la façade Manche – mer du Nord et 43 sur le pourtour méditerranéen.

Les départements où alternent côtes rocheuses, dunes, estuaires, vasières et marais ont la plus grande diversité d’habitats élémentaires. C’est le cas pour la Manche, le Pas-de-Calais et le Finistère. Les départements ayant des littoraux plus homogènes comme la Seine-Maritime (falaises calcaires), les Landes (systèmes dunaires) ou l’Hérault (complexes lagunaires) ont une moins grande diversité d’habitats. C’est dans le département de la Manche que le nombre d’habitats élémentaires
est le plus élevé : 50.

Les façades littorales départementales méditerranéennes ont la plus grande diversité de types d’habitats. On y dénombre généralement 7 grands types voire les 8 sur le littoral du Var ; la moyenne sur les façades Manche – mer du Nord et Atlantique étant de 5. Point chaud de la biodiversité4 (« hotspot »), le pourtour méditerranéen présente de nombreuses spécificités avec des grands types d’habitats qui ne sont présents que là, aux côtés de types d’habitats dont la répartition spatiale est plus vaste.

nombre d habitats cotiers elementaires d interets communautaire presents par facade littorale departementale

Les habitats « eaux marines et milieux à marée » (bancs de sables, estuaires, baies, récifs…) sont souvent les plus nombreux sur les différentes façades littorales. Du Pas-de-Calais à la Vendée, en dehors de la Somme et de la très courte façade estuarienne de l’Eure, 16 à 20 habitats sont recensés par département. Il en est de même en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Corse.
Les marais et prés salés sont répartis de manière assez uniforme du Pas-de-Calais à la Gironde. Du Finistère à la Vendée, on recense les 12 habitats élémentaires présents sur la façade atlantique. Ces derniers sont moins nombreux en Méditerranée où 6 habitats élémentaires sont recensés.
Les habitats dunaires (dunes mobiles, à végétation herbacée ou boisée et dépressions humides) sont diversifiés et nombreux sur les littoraux du Nord – Pas-de-Calais, de la Manche, du Finistère, des Landes et de Corse. Ils sont absents du littoral de Seine-Maritime et peu présents sur les littoraux du Calvados, des Pyrénées-Atlantiques et des Alpes-Maritimes.

Les habitats des steppes intérieures halophiles et gypsophiles et des grottes marines ont une répartition limitée. Ils sont présents sur moins de 20 % des façades littorales départementales. Cela les distingue des 6 autres types d’habitats, tous présents sur au moins 75 % des façades départementales. Le seul habitat élémentaire de steppe salée observé en France est présent sur les littoraux de l’Aude, de l’Hérault, du Gard et du Var. Les 4 habitats de grottes sont, quant à eux, présents dans 5 départements dont 4 méditerranéens : Pyrénées-Atlantiques, Pyrénées-Orientales, Bouches-du-Rhône, Var et Corse-du-Sud. Ces grottes peuvent être semi-submergées à totalement sous-marines.

Un état de conservation souvent qualifié de mauvais

La directive « Habitats-Faune-Flore » impose aux États membres de suivre tous les six ans l’état de conservation des habitats et des espèces faunistiques5 qu’elle liste dans ses annexes, par domaine biogéographique. La première évaluation réalisée par les États membres couvre la période 2001-2006. Cela constitue un état initial de la connaissance des habitats.
Que l’on soit dans le domaine biogéographique méditerranéen ou atlantique (mer du Nord, Manche, Atlantique), aucun habitat côtier n’est dans un bon état de conservation. Parmi les quatre critères évalués pour chaque habitat, leur aire de répartition est favorable dans près d’un cas sur deux, mais leurs surfaces, leurs structures et leurs perspectives d’évolution sont généralement mauvaises ou inadéquates.

etat de conservation des habitats cotiers d interet communautaire


Pour en savoir plus: 


"Environnement littoral et marin" revue RéférenceS du MEDDTL, mai 2011

Outils personnels