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Le Rhône en 100 questions : 9-02 Quel est l’intérêt écologique des linéaires aménagés ?

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le rhone en 100 questions multi579
Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.











La quasi-totalité du linéaire du Rhône a été aménagée. Les travaux les plus visibles et les plus prégnants sont ceux du xxe siècle. Ils ont conduit à l’existence d’un Rhône différent. Des milieux neufs, transformés ou entièrement artificiels ont remplacé des milieux naturels, terrestres et aquatiques.
Ces nouveaux milieux ne sont pas dénués pour autant d’intérêt écologique et à la fin des années quatrevingt, il en était dénombré plus de trente, chiffre qui serait aujourd’hui à réactualiser.


Sur le plan réglementaire, de nombreux espaces protégés occupent tout ou partie de ces milieux (réserves de chasse et de faune sauvage de Donzère-Mondragon et de Printegarde, arrêté de biotope de Chautagne-Malourdie, réserve naturelle de la Platière), sans compter la récente inscription d’une importante partie du Rhône aménagé au réseau Natura 2000.
Trois types de milieux présentent des linéaires significatifs à l’échelle du Rhône.


Sommaire

Les retenues et les canaux de dérivation


roseliere dans la retenue de l amenagement de montelimar
Les plans d’eau constitués par les secteurs calmes des retenues et des canaux ont une vocation ornithologique marquée avec la présence de dortoirs et de zones d’hivernage pour de nombreuses espèces (canards colvert et chipeau, grèbes, fuligule morillon…). Les roselières à phragmites qui s’installent dans ces milieux calmes attirent les oiseaux d’eau, comme le héron pourpré ou des petits passereaux paludicoles (rousserolles effarvate et turdoïde). Ces milieux aménagés sont d’autant plus intéressants qu’ils font partie de grands ensembles ornithologiques, comme celui du Haut Rhône et du lac du Bourget.
Les herbiers aquatiques occupent les franges rivulaires du Rhône aménagé ou colonisent les hauts fonds ; ils offrent des zones favorables au développement de nombreux cyprinidés d’eau calme, comme la carpe ou le gardon ; ils sont complémentaires de zones plus courantes où se sont réfugiées des espèces plus exigeantes, comme le barbeau ou l’ombre.



Les digues


Sur près de 400 km, les digues permettent l’installation de milieux terrestres originaux du fait de leur composition en graviers-limons et de la gestion qui y est menée. Du point de vue floristique, les milieux ouverts (pelouse, steppe) constituent les formations les plus représentées et parfois les plus diversifiées grâce au mélange constitué par les espèces autochtones et celles implantées par semis lors des travaux d’aménagement et d’entretien.
Dans les milieux aquatiques, la richesse spécifique peut être importante, comme à la réserve de chasse et de faune sauvage de Donzère où, sur plus de cent soixante espèces d’oiseaux recensées, les deux tiers sont protégées sur le territoire national. Ces linéaires assurent également un rôle de corridor biologique.
modalites d evolution de la vegetation riveraine suite a l amenagement du rhone

Les contre-canaux


contre canal de chautagne
Les contre-canaux constituent la partie aquatique des digues du Rhône sur un linéaire de plus de 300 km. Ils peuvent être assimilés à des annexes hydroécologiques du cours principal. D’un point de vue hydrobiologique, ils forment des milieux spécifiques, notamment quand leur mode d’alimentation est d’origine phréatique. Ils constituent alors des réservoirs d’espèces singulières, qu’elles soient végétales (callitriches, potamots colorés…) ou animales, comme les libellules, avec des espèces rares comme l’agrion de mercure.
Tous les poissons du Rhône y sont pratiquement présents et ils constituent des secteurs appréciés des pêcheurs. Le castor fréquente assidûment les contrecanaux où il y trouve gîte et nourriture.




Ce qu’il faut retenir


L’aménagement du Rhône a créé de nouveaux milieux dont certains ont un intérêt sur le plan écologique.
Pour certains compartiments (végétation, oiseaux), il existe un équilibre entre espaces restaurés et non restaurés qui garantit une richesse optimale en espèces.
Ce constat est plus nuancé sur le plan hydrobiologique. Cet équilibre nécessite sur les parties aménagées un entretien et une gestion qui permettent de concilier les enjeux écologiques avec ceux de la sûreté et de la sécurité.



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