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Le Rhône en 100 questions : 5-15 Quelles sont les mesures préconisées pour réduire le risque ?

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le rhone en 100 questions multi579
Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.










Suite aux crues récentes, l’État et les régions, ainsi que tous les acteurs du bassin, se sont engagés dans une politique volontariste de définition et de mise en oeuvre d’une stratégie globale de prévention des inondations du Rhône et de ses affluents qui a été validée au niveau national en juillet 2005 : elle constitue le volet « inondations » du Plan Rhône.

Sommaire


Mais d’abord, qu’entend-on par risque ?


l alea et la vulnerabilite
Le risque se définit comme le produit d’un aléa et d’une vulnérabilité ; plus exactement, il est fonction de l’aléa et de la vulnérabilité (cf. figure ci-dessous). L’aléa désigne la probabilité d’occurrence d’un phénomène, il est également fonction de son intensité et
de sa durée dans l’espace pris en compte.
La vulnérabilité s’évalue en fonction des dommages que cet événement peut engendrer, que ce soit sur les populations, les biens (le bâti privé, les bâtiments publics et les équipements tels les réseaux), les activités économiques (industrielles, agricoles, commerciales, artisanales) ou encore sur les ressources naturelles.
Les sociétés modifient donc certains aléas et apprécient différemment leur degré de vulnérabilité au cours du temps. La limite entre risque acceptable et risque inacceptable est donc fictive, floue et évolutive en fonction du temps et des acteurs.

La prévention du risque d’inondation est souvent prioritairement abordée à travers la réduction de l’aléa, c’est-àdire tous les moyens permettant de favoriser l’écoulement maximum des débits de crue dans le lit du fleuve. Si cette démarche est logique, elle ne suffit cependant pas à protéger les populations. Toute protection, peut un jour ou l’autre être dépassée par une crue plus forte et mettre en danger des populations, ignorantes du risque. Chaque crue importante a ainsi vu se produire des ruptures de digue provoquant parfois des pertes de vies humaines et souvent de lourds dommages matériels. 

Pour réduire le risque il faut agir dans trois directions :

  • réduire les inondations, en agissant sur le phénomène lui-même ;
  • réduire la vulnérabilité des personnes et des biens aux évènements ;
  • savoir mieux vivre avec le risque en développant la connaissance et la compréhension des inondations.


Comment réduire les inondations ?


pompage route de fontvieille 2003
L’Étude globale des crues du Rhône, réalisée en 2002, a démontré qu’une protection totale et systématique tout au long du fleuve n’était possible que pour des gammes de crues modérées.
En cas de crue forte (centennale ou supérieure), elle ne pouvait être garantie : enfermer le Rhône entre des murs aggrave les débits aval et accentue les risques dans les secteurs très urbanisés, en particulier Lyon et Avignon ; pour ces gammes de crues fortes, des déversements par dessus les digues sont inévitables et doivent être organisés.
Il est nécessaire de préserver toutes les zones d’expansion des crues actuelles, de limiter les ruissellements et de coordonner les efforts faits sur le Rhône et ses affluents, afin de retenir le plus d’eau possible à la source. Il faut aussi fiabiliser le système d’endiguement existant en organisant les déversements et diminuer la durée de submersion des terrains inondés en renforçant les capacités de pompage et d’évacuation des eaux et en restaurant les chemins à la mer.


Comment réduire la vulnérabilité ?


La priorité est de ne pas exposer de nouvelles activités au risque et d’intégrer la problématique des inondations dans l’aménagement du territoire : imaginer le développement en priorité en dehors des zones inondables par exemple sur les piémonts et coteaux, élargir les possibilités par des démarches intercommunales… La maîtrise de l’urbanisation est un levier majeur de la politique de prévention, notamment grâce à l’élaboration de PPRI , qui engage l’État et les collectivités. La société civile et les activités économiques touchées par les inondations sont aussi des acteurs indispensables qui peuvent réduire la sensibilité de leurs biens par des dispositifs individuels : mise en place de batardeaux, surélévation des équipements, création d’un niveau refuge dans les habitations, modification des lieux de stockage…

Savoir mieux vivre avec le risque


Une vigilance accrue des populations, par une meilleure connaissance des phénomènes (cartographie des zones inondables, repères de crue, information des locataires et acquéreurs) et des consignes à prendre en cas de crise, alliée à une amélioration du dispositif de prévision des crues, réduisent notablement le risque.
Plus globalement, c’est la culture du fleuve et la conscience du risque qu’il faut conforter pour généraliser les comportements individuels et collectifs appropriés, en lien avec le Rhône mais pas en l’occultant.


Ce qu’il faut retenir


La contribution de chacun est nécessaire pour réduire le risque : de l’État, qui a l’obligation d’élaborer les règles générales en matière de prévention et d’urbanisme, d’organiser la prévision des crues, au maire qui veille à la sécurité et à l’information des populations jusqu’aux entreprises et particuliers, qui doivent prendre les précautions nécessaires en s’informant, en s’assurant, en se protégeant individuellement et collectivement.




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