S'abonner à un flux RSS
 

Le Rhône en 100 questions: 2-05 Pourquoi la côte de la Camargue recule-t-elle ?

De Wikigeotech
Version du 23 novembre 2012 à 14:43 par Admin60 (discuter | contributions)

(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)
le rhone en 100 questions multi579
Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.











Avant les travaux d’enrochement des années quatre-vingt, les plages en état d’érosion de Camargue reculaient en moyenne de 4 m/an. Les tempêtes de la dernière décennie ont rompu à plusieurs reprises les dunes naturelles ou les digues, provoquant l’entrée de la mer en Camargue.


Sommaire

Le delta


La Camargue est une construction naturelle qui a été édifiée par les sédiments du Rhône au cours des derniers millénaires. L’avancée s’est effectuée à partir d’embouchures successives qui ont permis de « nourrir » les différents secteurs côtiers. Les progressions les plus importantes se sont réalisées lors de périodes de fortes crues. La dernière, du XVIe au XIXe siècle, coïncide avec un déboisement important des massifs alpins et une forte érosion. Depuis 150 ans, la réduction des apports du fleuve (de 50 à 8 millions de tonnes/an à Beaucaire), l’endiguement du Petit et du Grand Rhône et la fixationartificielle de l’embouchure ont modifié l’alimentation du delta et de son littoral.


Quelles sont les relations actuelles entre le Rhône et le delta ?


L’endiguement du fleuve empêche, sauf brèches localisées, l’inondation de la plaine deltaïque, donc son dessalement et son exhaussement par l’apport de sédiments. Une partie importante de la basse Camargue est désormais située au-dessous du niveau marin. À l’embouchure du Grand Rhône, lors des crues, le « panache » fluvial envoie au large les sédiments fins (limons).
Les sables forment « une barre », en partie redistribuée par la dérive littorale sur les plages proches (flèche de la Gracieuse, plage de Piémanson). Depuis les années 1990, les apports du Grand Rhône ne permettent plus l’avancée de son embouchure. À l’Ouest, l’embouchure du Petit Rhône est en recul au moins depuis 1830 car les plages ne sont plus nourries. 

panache a l embouchure du rhone
aggravation des dynamiques marines au cours du xxe siecle

Quel est le bilan sédimentaire des plages du delta ?


La majeure partie des plages du delta est alimentée par le remaniement par la houle des dépôts sous-marins abandonnés aux anciennes embouchures. Ces « stocks » fossiles s’épuisent et les fonds se creusent devant la côte. Le littoral est donc affecté de contrastes croissants entre des secteurs en recul (majoritaires) et quelques zones qui continuent d’avancer. Les tempêtes attaquent et parfois détruisent le cordon dunaire, provoquant la submersion temporaire de l’arrière côte. Leur fréquence et leur intensité se sont accrues au cours du XXe siècle et leurs effets seront amplifiés par la montée du niveau marin au cours du xxie siècle.

blockhaus allemand

Quelles défenses envisager pour préserver l’équilibre sédimentaire des plages ?


Depuis les années 1980, différents ouvrages de défense ont été édifiés dans les zones à enjeux (Salins, Saintes-Maries-de-la-Mer, flèche de la Gracieuse). Les brises-vent (ganivelles) destinés à conforter les dunes sont efficaces sur les plages bien alimentées en sable. Les enrochements (digues, épis, brise-lames) sont impuissants à limiter durablement le recul de la côte ; à terme ils aggravent l’érosion. Le maintien de l’équilibre repose sur le respect de la mobilité naturelle et des échanges sédimentaires, et passe par l’acceptation d’un recul raisonné accompagné ou non par des méthodes de protection douces (recharge artificielle en sables, ganivelles).

en petite camargue


Ce qu’il faut retenir


L’endiguement du fleuve ne permet pas à la plaine deltaïque de se défendre contre la montée du niveau marin. La réduction des apports sédimentaires et la fixation de l’embouchure limitent l’alimentation sableuse des plages. Le recul inégal, mais rapide, du trait de côte est dû à l’épuisement des stocks sableux et à des dynamiques marines de plus en plus agressives. Les aménagements actuels aggravent souvent cette situation.




question précédente | retour au sommaire | question suivante


</anyweb>

Ce qu’il faut retenir


L’endiguement du fleuve ne permet pas à la plaine deltaïque de se défendre contre la montée du niveau marin.
La réduction des apports sédimentaires et la fixation de l’embouchure limitent l’alimentation sableuse des plages.
Le recul inégal, mais rapide, du trait de côte est dû à l’épuisement des stocks sableux et à des dynamiques marines de plus en plus agressives.
Les aménagements actuels aggravent souvent cette situation.




question précédente |retour au sommaire |question suivante

Outils personnels