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Le Rhône en 100 questions : 10-02 De quoi est constitué le patrimoine rhodanien ?

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Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.












L’énergie électrique produite par les barrages n’est pas la seule richesse du Rhône. À la fin du xxe siècle se sont progressivement imposées les valeurs culturelles et sociales du fleuve : diversité des milieux et des paysages, multiplication des usages…
Sur cette palette de valeurs plurielles, est née la conviction que le Rhône est un bien commun, un patrimoine dont nous héritons et que nous avons à transmettre.


Sommaire

Digues, épis et barrages…


Cette notion de fleuve-patrimoine fait écho à un large mouvement culturel qui a progressivement considéré le caractère essentiellement non-marchand de sites, d’espaces naturels remarquables soulignant leur caractère inaliénable et collectif.
Mais que reste-t-il du patrimoine rhodanien après l’aménagement systématique du fleuve au XXe siècle, qui provoqua de tels bouleversements et produisit une rupture profonde avec les riverains et les sociétés locales ? Il convient en effet de considérer la rareté des objets mobiliers et immobiliers de la vie fluviale pour la période antérieure. Croix de mariniers, tours de bac à traille, vestiges d’embarcations, constituent une collection très limitée. Ainsi, les ponts représentent des témoins d’une histoire technique et industrielle (les plus célèbres étant les ponts suspendus des frères Seguin). Les aménagements du Rhône ne débutèrent pas avec la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) ! L’empreinte des travaux conduits au xixe siècle par l’ingénieur Girardon marque encore les paysages des rives. Ces épis, digues et barrages font désormais partie du patrimoine rhodanien et pas seulement Génissiat, symbole de la modernité de l’après-guerre, époque à laquelle le Rhône fut mis « au service de la nation ».


Un patrimoine vivant


toueur l ardeche a valence
La culture rhodanienne, faite de la familiarité des communautés riveraines, constituait avant tout un patrimoine immatériel : savoir-faire, pratiques, techniques, usages, croyances, rites…

En moins d’un siècle un fleuve nouveau est né et la culture d’un fleuve quelque peu mythique relève pour l’essentiel d’un temps révolu. Pour autant la vie des riverains reste marquée par la présence physique et mentale du fleuve : alors que sa traversée est devenue aujourd’hui quotidienne et banale, persiste dans les relations de rive à rive, le sentiment d’une frontière mais aussi l’attirance, le lien avec la rive d’en face.
L’espace vécu s’est affranchi des contraintes physiques du fleuve et les usages se développent de nouveau, retrouvant des rituels (fêtes du Rhône, décizes…) inventant de nouvelles fréquentations : itinéraire vélo Léman-mer (en cours de réalisation), sentiers de découverte, centres d’observation de la nature, navettes fluviales (toujours en débat)…
Que l’on considère le fleuve comme un plan d’eau (aviron, jet ski, kayak) comme un littoral (Lyon ou Avignon) ou comme une voie d’eau (croisière, plaisance…) ce sont tout à la fois des savoir-faire, des pratiques, des usages qui témoignent d’une culture du fleuve contemporaine. Ainsi, c’est bien le fleuve comme patrimoine vivant qui est investi par les riverains et les visiteurs.


Patrimoine culturel ou patrimoine fluvial ?


[[Image:lacher_d_objets_flottants_non_identifies_[ofni]_a_givors.jpg|center|thumb|160px|lacher d objets flottants non identifies [ofni] a givors]]Le patrimoine rhodanien n’est pas un ensemble fini dont on aurait une fois pour toutes établi l’inventaire. Il témoigne de la nature des rapports que les hommes entretiennent avec le fleuve, de la considération qu’ils lui portent et pas seulement des bénéfices qu’ils en retirent. Dès lors, patrimoines culturel et naturel sont indissociables.



Objet de nature, le fleuve ne peut garder ces valeurs que dans la mesure où il conserve sa capacité de résilience aux impacts générés par ses usages mais aussi, si se maintient son caractère désirable, seule garantie de l’attachement que les hommes lui manifestent. Un attachement menacé par les pressions qu’ils exercent et garant que leur propre estime se réfléchit en lui comme milieu de vie.




Ce qu’il faut retenir


En bouleversant la familiarité des riverains avec le Rhône, l’aménagement systématique est venu perturber un ensemble de pratiques, savoirfaire, usages… Aux côtés de ce patrimoine immatériel, subsistent quelques vestiges d’un passé révolu.

Avec la période moderne viennent s’ajouter à cette « collection » de nouveaux objets patrimoniaux, la réinvention d’un rapport au
fleuve construisant le Rhône du XXIe siècle.



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