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Le Rhône en 100 questions : 6-07 Quels liens entre la baignade et la qualité bactériologique des eaux ?

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le rhone en 100 questions multi579
Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.










La qualité des eaux de baignade est une préoccupation des pouvoirs publics, comme le montre l’objectif de « diminuer les risques sanitaires dus à la baignade » inscrit dans le Plan National Santé Environnement 2004-2008. Le Rhône représente une potentialité forte en matière de baignade, en particulier dans ses parties les moins domestiquées. Les conditions requises en limitent toutefois la pratique.

Sommaire


La baignade dans le Rhône


Les seuls sites déclarés en tant que points de baignade sur le Rhône, et donc suivis par un contrôle de la qualité des eaux, sont situés sur la partie amont du Rhône amont, dans le département de l’Ain. Sur le Rhône moyen et le Rhône aval, il n’y pas de site de baignade déclaré. Ceci peut s’expliquer par la qualité bactériologique dégradée du fleuve.

Les baignades pratiquées de façon plus ou moins « sauvage » sur les sites non déclarés et fréquentés par un nombre limité de baigneurs occasionnels ne sont pas contrôlées. L’amélioration progressive de la qualité sanitaire du Rhône, consécutive aux mesures d’assainissement des eaux usées, se traduit toutefois par une augmentation de la demande et de la fréquentation.
Certains tronçons du Rhône sont interdits à la baignade, par arrêté préfectoral ou municipal, en raison de la mauvaise qualité bactériologique des eaux liée aux rejets des collectivités. Il convient de se rapprocher de la commune ou de la préfecture pour connaître les situations particulières. D’autres interdictions sont prises pour raison de sécurité, liée à l’état des berges, au courant ou aux aménagements hydroélectriques.
evolution de la qualite de sites de baignades

Il existe de nombreux lieux de baignade surveillés à proximité du Rhône, dans des anciennes gravières creusées dans sa nappe alluviale. Leur qualité bactériologique n’est pas influencée directement par l’eau du fleuve, la filtration naturelle par les berges et les alluvions étant très souvent suffisante.

De manière plus générale, la prévention des risques liés à la baignade passe par les recommandations suivantes :

  • se baigner dans des sites contrôlés, dont les eaux sont de qualité conforme ;
  • éviter de se baigner après les orages et autres fortes précipations ou quand l’eau ne semble pas engageante ;
  • se renseigner préalablement auprès de la mairie concernée et respecter les interdictions, dont celles figurant sur la signalisation
    mise en place.


Les risques liés à la baignade


Le risque de noyade n’a pas de lien direct avec la qualité de l’eau. Il est cependant celui qui provoque le plus de mortalité et de morbidité (1207 victimes dont 401 décès en France en 2006).
Les risques d’ordre sanitaire sont principalement liés à la présence dans l’eau de germes pathogènes, de virus et de parasites. Ceux-ci proviennent principalement des rejets d’eaux usées urbaines et industrielles. Le ruissellement sur les terres agricoles, les routes ou les espaces naturels y contribue. Ces germes présents dans l’eau peuvent entraîner, par contact ou ingestion, des pathologies liées à la sphère ORL, l’appareil digestif, les yeux et la peau. Le risque est fonction de plusieurs facteurs comme le degré de contamination de l’eau, l’état de santé du baigneur et les modalités de baignade (durée, immersion de la tête…).

Des sujets nouveaux de sécurité sanitaire apparaissent. Certaines algues, les cyanobactéries, peuvent produire des toxines susceptibles de provoquer, par ingestion ou contact, des démangeaisons, des gastroentérites, voire des atteintes neurologiques. Des études sont en cours sur ce sujet. On citera aussi la leptospirose, maladie causée par des bactéries capables de pénétrer l’organisme par l’intermédiaire de plaies ou d’érosions cutanées. Enfin, des micropolluants émergents, tels que les perturbateurs endocriniens ou des substances médicamenteuses, font actuellement l’objet de travaux de recherche.


Le contrôle sanitaire des eaux de baignade


plage de l ecoincon a cressin rochefort
Ce contrôle, défini par une directive européenne de 1976, est assuré, sous l’autorité du préfet, par les services santé-environnement des Directions Départementales des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS). Il est effectué sur l’ensemble des baignades habituellement pratiquées par un nombre important de baigneurs, aménagées ou non, et qui n’ont pas fait l’objet d’une interdiction portée à la connaissance du public. Celles aménagées par une commune ou un gestionnaire privé doivent être déclarées à la mairie du lieu de leur implantation. La surveillance porte sur :
  • des indicateurs bactériologiques de contamination fécale (coliformes fécaux et entérocoques intestinaux) qui laissent suspecter, par leur présence, celle simultanée de virus ou de germes pathogènes ;
  • des paramètres physico-chimiques : coloration de l’eau (changement anormal de couleur), présence d’huiles minérales, de substances tensioactives (mousses), de matières flottantes, d’odeurs de phénols et transparence de l’eau.

Elle permet d’établir, en fin de saison en France, un classement des eaux en quatre catégories :

  • A : bonne qualité,
  • B : qualité moyenne,
  • C : eaux momentanément polluées,
  • D : mauvaise qualité.

Les catégories A et B correspondent à des eaux conformes selon la classification de l’union européenne. Les données sont portées à la connaissance de la population par affichage sur les sites de baignade et dans les mairies concernées.
Elles sont également disponibles sur un site Internet national dédié : http://baignades.sante.gouv.fr.

Des bilans sont produits par les DDASS et DRASS (Direction Régionale des Affaires Sanitaires et sociales).

La directive européenne de février 2006, introduite dans le droit français par la loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006, remplacera progressivement la directive actuelle. Les principales évolutions sont :

  • des valeurs seuils de qualité plus contraignantes et de nouvelles classes de qualité (excellente qualité, bonne qualité, qualité suffisante, qualité insuffisante).

Les trois premières catégories définissent une eau conforme ;

  • la notion de profil des eaux qui s’intéresse aux sources de pollution et à leur prévention ;
  • le recensement des baignades, mené par les communes en 2007 avec la participation du public, qui servira à définir les sites de surveillance sanitaire ;
  • la responsabilité accrue des collectivités territoriales dans la gestion des sites de baignade et leur suivi sanitaire.


Ce qu’il faut retenir


Excepté dans sa partie en amont de Lyon, la qualité bactériologique du Rhône ne permet pas la baignade avec un niveau de sécurité sanitaire suffisant.
Certains secteurs sont à ce titre interdits à la baignade.




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