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Effet chronique (HU)

De Wikigeotech

Traduction anglaise : Chronic effect, Chronic pollution

Dernière mise à jour : 25/3/2020

Effet différé d'un rejet répété ou persistant d'une faible dose de polluant dans un milieu récepteur provoquant une dégradation lente et de longue durée de la qualité de ce dernier.

Principaux polluants mis en cause

De nombreux polluants sont susceptibles de provoquer des effets chroniques, en particulier :

  • les matières en suspension qui peuvent colmater les fonds et limiter les échanges entre les eaux courantes et la nappe d'accompagnement ;
  • la DBO qui va diminuer la quantité d'oxygène dissous présente dans l'eau ;
  • les nutriments (azote et phosphore) qui vont accélérer l'eutrophisation du milieu ;
  • les hydrocarbures qui vont diminuer la capacité de ré-oxygénation de l'eau et perturber certains organismes ;
  • différents micropolluants (pesticides, résidus de médicaments, métaux lourds, ...) qui peuvent avoir un effet écotoxique à très faibles doses.

Dans tous les cas, les effets chroniques conduisent en particulier à un appauvrissement de la faune et de la flore du milieu.

Le développement important des algues et souvent associé à un apport excessif en nutriments ; crédit photo : Bernard Chocat.

Évaluation du risque associé aux polluants rejetés

Les impacts écotoxiques de faibles doses de polluants sont dus au caractère répétitif et cumulatif de leur introduction dans le milieu. Il est extrêmement difficile d'évaluer leur dangerosité qui dépend de multiples facteurs :

  • Toxicité : Certains polluants possèdent une toxicité chronique qui correspond aux conséquences d'une exposition à faible concentration mais prolongée sur une longue durée ; d'autres n'ont pas de toxicité directe (par exemple les nutriments)
  • Spécificité : les mécanismes d’action toxiques des polluants sur les organismes peuvent viser des fonctions biologiques qui n’existent que pour certaines espèces (c'est par exemple le cas des pesticides).
  • Mobilité : le polluant est introduit en un lieu bien donné (rejet de STEP, déversoir d'orage) ; il peut rester sur place (par exemple s'il est fixé sur les MES) ou se répandre largement dans le milieu.
  • Dégradabilité : En général un polluant sera donc d’autant moins dangereux pour les écosystèmes qu’il se dégradera vite, ceci est surtout vrai pour les rejets intermittents (cas des déversoirs d'orage).
  • Produits de dégradation : la dégradation produit des résidus ; il est donc nécessaire que ceux-ci ne présentent pas de toxicité.
  • Bioaccumulation (ou Bioconcentration) : la toxicité chronique d’une molécule est généralement associée à sa concentration dans un ou plusieurs organes du corps. Cette concentration dépend des doses ingérées, mais également des doses éliminées par l’organisme. Les molécules difficilement excrétées par l’organisme sont donc plus dangereuses car elles s’accumulent progressivement dans l’organisme ; c’est le phénomène de bioaccumulation.
  • Bioamplification : Au risque de bioaccumulation à un stade donné de la chaine alimentaire vient s’ajouter le risque de concentration au fur et à mesure que l’on progresse dans la chaine alimentaire, c’est ce que l’on appelle la bioamplification.

Voir : Impact des rejets sur les milieux récepteurs, Ecotoxicité.

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