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Colloïde (HU)

De Wikigeotech

Traduction anglaise : Colloid

Dernière mise à jour : 23/04/2021

Les colloïdes (nom masculin) sont constitués de microparticules et/ou de macromolécules (taille comprise entre un nanomètre, soit 10–9 m et une dizaine de micromètres (soit 10–5 m), formant une suspension stable dans un gel ou dans un liquide (suspension colloïdale).

Sommaire

Les colloïdes dans les milieux aquatiques

On trouve des colloïdes dans les milieux aquatiques naturels. La plupart du temps coexistent des colloïdes organiques (substances humique et fulvique, fibrilles organiques) et inorganiques (oxydes hydratés de fer et de manganèse). Les essais de spéciation ont montré que des métaux et autres micropolluants pouvaient être fortement associés à la fraction colloïdale. On a par exemple pu montrer dans des eaux de rivière que 52% du cuivre total, 24% du plomb total et 5% du cadmium total était associé aux composants colloïdaux organiques et inorganiques. Dans les eaux côtières et estuariennes, ces métaux sont principalement associés aux colloïdes inorganiques. Ces suspensions colloïdales peuvent également être riches en protozoaires, microalgues, bactéries et virus qui ont tendance à s’agréger aux microparticules.

Les colloïdes dans les systèmes d'assainissement

Dans les eaux usées domestiques, les colloïdes sont essentiellement constitués de matière organique. On estime ainsi qu’un tiers de la DBO5 est liée aux colloïdes. Comme dans les eaux naturelles beaucoup de métaux, de micropolluants organiques et de bactéries sont également fixés aux colloïdes.

Enjeu de dépollution

Réussir à faire décanter ces micro-particules constitue donc un enjeu important de dépollution. Or les colloïdes ne décantent quasiment pas naturellement, à la fois à cause de leur taille trop faible (souvent inférieure à 10 μm) et de l’effet de répulsion électrostatique qui les caractérise. Les colloïdes sont en effet généralement superficiellement chargés, négativement (humus, argiles, limons, etc.) ou positivement (oxydes métalliques, amidon, etc.). Leur piégeage grâce à l’emploi de réactifs physico-chimiques favorisant les phénomènes de coagulation-floculation est donc nécessaire pour accroître les performances des étages de traitement primaire.


Figure 1 : Une vraie suspension colloïdale est parfaitement stable (par exemple le lait qui est constitué d'une suspension colloïdale de globules de graisse dans l'eau) : les particules ne s’agglutinent pas et ne peuvent pas sédimenter ; les suspensions colloïdales que l'on trouve en assainissement sont heureusement souvent instables, ce qui rend leur décantation possible ; Source : https://medix.fr/solutions-colloidales/.

Cas des boues de station d'épuration

Les boues produites par les stations d’épuration urbaines ont également une structure colloïdale. Le recours à ces mêmes réactifs et quelquefois à des traitements thermiques, facilite leur épaississement, leur déshydratation ou leur séchage.

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