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Arceau (HU)

De Wikigeotech
Version du 22 mai 2020 à 10:29 par Bernard Chocat (discuter | contributions)

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Acronyme de : Association Recherche Collectivites locales dans le domaine de l’EAU

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Dernière mise à jour : 2/5/2020

Sommaire

Une histoire qui commence dans le dernier quart du XXème siècle

La création de cette association s’inscrit dans l’histoire longue de l’émergence de l’hydrologie urbaine en France. Le Service Technique de l’Urbanisme, service central du ministère de l’Équipement, a été créé en 1976 pour apporter un support technique aux services territoriaux pour tout ce qui concerne les aspects techniques de l’urbanisme. Dans ce service, la Division des Équipements Urbains a joué un rôle très important, en particulier en développant une approche nouvelle de l’assainissement.

Elle a diffusé les résultats de la Commission Loriferne et a organisé la formation des cadres techniques à l’usage des nouveaux outils développés par cette dernière. Dans la continuité de cette action, elle a développé et popularisé les premiers logiciels de calcul des réseaux d’assainissement : RERAM et CERAM. Du fait de son expérience acquise, elle a lancé et suivi, pour le Secrétariat Permanent du Plan Urbain, service du ministère Chargé de la recherche, un premier programme de recherche intitulé « l’eau et la ville ». Ce programme avait pour objectif de développer des recherches, proprement dites, mais aussi des réalisations expérimentales. Il favorisait ainsi la relation entre chercheurs et opérationnels, apparue comme essentielle pour résoudre les problèmes abordés par l’assainissement des villes et l’hydrologie urbaine, en plus du dialogue entre plusieurs disciplines.

Dans ce contexte, pendant les trois ans (1984-1986) qu’a duré ce programme, des liens se sont créés entre les chercheurs et les opérationnels qui y participaient. L’idée a alors émergé à la Division des Équipements Urbains d’essayer de prolonger ces liens pour favoriser l’application des recherches en hydrologie urbaine au terrain, recherches qui étaient en plein développement, et d’assurer le suivi des expérimentations permettant d’aller plus loin.

Vous avez dit GAR

Ceci a conduit à la création des Groupes d’Action Régionale (GAR). Le concept de ces groupes était de favoriser la création de rassemblements de chercheurs et d’opérationnels en assainissement et en hydrologie urbaine au niveau régional en les faisant bénéficier d’une petite subvention du ministère de l’Équipement pour démarrer. Une des conditions pour démarrer était l’existence d’une personnalité compétente et motivée par une action collective dans le domaine.

Finalement, sept GAR ont été créés, qui ont eu des évolutions diverses. La plupart ont disparu au bout de quelques années, par essoufflement des bénévoles qui s’en occupaient. Le GAR de la Région Rhône-Alpes, qui va s’appeler le GRAIE, créé en 1985 par Bernard Chocat de l’INSA de Lyon, va connaitre une grande réussite, en fédérant beaucoup d’acteurs de l’assainissement de la Région.

Un prologue de deux ans

En Ile-de-France, Jean-Claude Deutsch, chercheur-émérite à l’ENPC, va reprendre le flambeau au début des années 2010. Pendant deux ans, il va réunir des responsables de services d’eau et d’assainissement, principalement de l’agglomération parisienne et des chercheurs. Ces réunions vont se tenir tous les deux ou trois mois et vont dessiner les contours d’une nouvelle association, tenant compte de la réussite du GRAIE et de la disparition des autres GAR.

Elle va se baser sur le rassemblement de trois acteurs principaux de la gestion de l’eau : les responsables politiques (et aussi les représentants de la société civile), les opérateurs et leurs services techniques, et les scientifiques. Son objectif principal est la valorisation des résultats de la recherche dans le domaine de l’eau mais elle ne s’interdit pas des incursions dans des domaines connexes comme les déchets ou la pollution de l’air si cela semble nécessaire. Sa zone d’intervention géographique est l’Ile-de-France, mais le cycle de l’eau n’ayant pas de frontières, elle peut également dépasser ces limites. De la même manière, l’agglomération parisienne étant un lieu de concentration d’universités et de chercheurs, elle est amenée aussi à favoriser la coopération internationale.

Quelques spécificités de l’association

Association Arceau.

Le 16 avril 2013, l’association ARCEAU-IdF est créée avec le soutien de plusieurs collectivités territoriales et structures majeures dans le domaine de l’eau en Ile-de-France : le Syndicat Interdépartemental d’Assainissement de l’Agglomération Parisienne, les départements de Seine Saint-Denis et du Val de Marne, la Ville de Paris, le Syndicat Marne Vive, Eau de Paris et l’EPTB Seine Grands Lacs. En 2017 et respectivement 2018, le Conseil départemental des Hauts-de-Seine et la Métropole du Grand Paris ont également adhéré à l’association.

Les activités de l’association sont principalement orientées vers la valorisation des recherches, expérimentations et actions innovantes dans le domaine de l’eau. Unique dans sa structure, ARCEAU-IdF constitue un lieu de débat pluraliste, créant du lien entre scientifiques, praticiens des services et élus du territoire.

En plus des outils de gouvernance habituels pour une association (Bureau, Conseil d’Administration), elle est dotée d’un Conseil d’Orientation composé d’élus locaux, de chercheurs et d’un représentant du GRAIE. Sa fréquence de réunion est annuelle et il doit permettre aux politiques, par le biais de discussions avec les scientifiques, d’indiquer des objectifs de développement de la recherche en fonction des besoins des collectivités territoriales.

Un bilan en 2020 plutôt positif

Depuis sa création, l’association a développé de nombreux outils afin de promouvoir les collaborations entre chercheurs et collectivités. Parmi eux, citons ici la constitution des groupes de travail thématiques, organisés autour d’un binôme chercheur-opérationnel, dans le but de : produire un état de l’art, identifier les besoins des collectivités, mettre en lumière les besoins d’expertises, créer une vision commune sur le sujet. Depuis 2013, plusieurs groupes de travail ont été mis en place autour des thématiques diverses : gouvernance, normes et usages, micropolluants, modélisation, séparation à la source des eaux usées domestiques, petites rivières urbaines, services urbains, eaux pluviales et la ville, eau, mégapoles et changement global. Certains d’entre eux ont cessé temporairement leur activité, d’autres sont toujours actifs et de nouveaux groupes sont susceptibles de voir le jour dans les années à venir. Les réflexions menées au sein de ces groupes de travail ont conduit à plusieurs actions. Quatre évènements ont été organisés sur la problématique de la gouvernance (2014), sur les micropolluants dans les milieux aquatiques (2016), sur la séparation à la source des eaux usées domestiques (2016), ainsi que sur les qualités et les usages actuels et futurs des cours d’eau franciliens (2018). Deux importants projets éditoriaux ont également vu le jour : quatre fiches sur la gestion des eaux pluviales et les opérations d’aménagement ont été édité en 2016 dans le cadre du groupe de travail « Services urbains » tandis qu’un ouvrage de valorisation des recherches scientifiques sur la question des micropolluants dans les eaux urbaines, a été édité en 2018 dans le cadre du groupe de travail « Micropolluants ».

En parallèle de l’activité des groupes de travail, ARCEAU-IdF s’intéresse à la valorisation des projets et programmes de recherche scientifique. Une cellule de « transfert des connaissances du PIREN-Seine », programme interdisciplinaire de recherche sur le bassin de la Seine, a été mise en place en 2016 grâce au soutien de l’Agence de l’eau Seine-Normandie et de l’EPTB Seine Grands Lacs. La cellule se propose de valoriser les recherches scientifiques auprès des acteurs opérationnels et des élus locaux et de faire comprendre à la société civile les enjeux liés à la gestion de l’eau. Depuis sa création, son activité a été extrêmement riche : une charte éditoriale a été mise en place (9 fiches thématiques, 2 posters et 4 fascicules ont été édités), plusieurs ateliers thématiques et sorties de terrain ont été organisés tout comme plusieurs colloques, dont un anniversaire qui a eu lieu en 2019 célébrant 30 ans de recherche sur le bassin de la Seine. Mis à part l’activité de la « cellule de transfert des connaissances du PIREN-Seine », l’association collabore aussi avec d’autres programmes scientifiques et participe ainsi à la valorisation de leurs recherches, sous la forme de publications (brochures, fiches thématiques), de journées de restitution des résultats à l’intention des acteurs opérationnels, ou encore de courts-métrages de sensibilisation.

Sur le plan international, ARCEAU-IdF collabore depuis plusieurs années avec le Programme Hydrologique International (PHI) de l’UNESCO autour de la question de la gestion de l’eau dans les mégapoles. En décembre 2015, en parallèle à la COP21, l’association a organisé à Paris, en collaboration avec le PHI de l’UNESCO, une conférence internationale nommée « Eau, Mégapoles et Changement global ». Plus de 400 personnes venues du monde entier ont assisté à cet événement qui a aussi donné lieu au lancement d’une initiative pour la création d’une Alliance mondiale des Mégapoles pour l’Eau et le Climat (MAWAC). En décembre 2020, une nouvelle conférence internationale sur le même sujet sera organisée par ARCEAU-IdF en collaboration avec l’UNESCO, le SIAAP et la Métropole du Grand Paris dans le but de réunir le plus grand nombre d’acteurs internationaux issus d’horizons différents (scientifiques, opérationnels, élus, représentants de la société civile) et de lancer officiellement l’Alliance des Mégapoles pour l’Eau et le Climat.

Dans les années à venir, l’association devrait rester très attentive aux enjeux liés à la gestion de l’eau et des effets du changement climatique et s’impliquer davantage dans les projets de valorisation des recherches scientifiques au sens interdisciplinaire (sciences de l’ingénieur, sciences humaines et sociales, etc.) afin de pouvoir mieux répondre aux questions des opérationnels. Parmi les projets importants qu’elle compte porter dans l’avenir, on peut citer :

  • impliquer plus activement les élus locaux dans ses activités.
  • développer un projet de valorisation orienté vers le grand public et la société civile.

Pour en savoir plus : http://arceau-idf.fr/

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