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Le Rhône en 100 questions : 9-10 Comment protège-t-on des ilôts de nature sur le Rhône ?

De Wikigeotech
le rhone en 100 questions multi579
Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.











Les paysages actuels du corridor alluvial rhodanien sont le résultat de l’histoire du fleuve et des hommes ; à défaut d’être « naturels », ils constituent un patrimoine indéniable.
L’accélération de l’occupation du corridor alluvial depuis le milieu du xxe siècle et l’aménagement direct du cours d’eau ont conduit à une forte réduction des surfaces de milieux peu artificialisés et à la régression de nombreuses espèces végétales et animales. Face à cette pression croissante, divers projets de protection de sites ont vu le jour.


De nombreux outils visant à assurer la conservation du patrimoine naturel sont disponibles dans l’arsenal administratif et juridique ; la plupart d’entre eux ont été utilisés sur le Rhône. On peut classer ces différents outils en 3 grandes catégories.

Sommaire


Quels sont les outils réglementaires ?


Ils ont en commun d’avoir un texte fondateur (décret en Conseil d’État, délibération de l’exécutif régional ou arrêté préfectoral) qui détermine un périmètre sur lequel s’applique une réglementation adaptée au site et à ses enjeux.
La réserve naturelle. Cet outil, initialement et uniquement à la disposition de l’État (Réserve Naturelle Nationale : RNN), a été étendu en 2005 aux Régions (Réserve Naturelle Régionale : RNR). La gestion de la réserve naturelle est assurée par une structure locale (établissement public, collectivité locale ou association loi 1901). Elle est supervisée par un « comité consultatif », rassemblant les acteurs du territoire, qui examine et donne son avis sur les orientations proposées par le gestionnaire.

Exemple : la réserve de la Platière. D’une superficie de 489 ha, la réserve naturelle fluviale de la Platière, située entre Sablons et Péagede-Roussillon, a été crée en 1986. Elle est constituée d’une mosaique de milieux (Rhône, lône, prairies, forêt alluviale, banc
de gravier) riche pour la flore et la faune qu’elle abrite.
Elle est gérée par l’association des amis de l’Ile de la Platière qui doit assurer sa protection, sa gestion et l’accueil du public. L’année 2006 a été marquée par l’achèvement du plan de gestion de la réserve (1999-2005) pour lequel la priorité était les actions pédagogiques et de restauration et de gestion de l’hydrosystème et des habitats. Si les objectifs ont été atteints concernant la gestion des habitats, des efforts restent à faire pour mieux prendre en compte la dynamique fluviale et la fréquentation touristique.

le vieux rhone dans la reserve naturelle de la platiere

cheminement pietonnier dans le marais de lavours

L’arrêté préfectoral de protection de biotope


l arrete prefectoral de protection de biotope
Cet outil est à la disposition du préfet pour assurer la conservation du biotope d’espèces animales ou végétales protégées par la loi. Aucun moyen de gestion n’est prévu, mais le plus souvent des accords locaux permettent de financer la gestion des APPB.
À l’aval du barrage de Motz, entre le canal et le Rhône naturel, les îles de la Malourdie font l’objet d’un arrêté de biotope, géré par le Conservatoire du Patrimoine Naturel de la Savoie. Ce dernier assure ainsi la préservation des milieux naturels, en partenariat avec la Compagnie Nationale du Rhône (CNR).
Outre de nombreux castors, ce secteur accueille également des populations de sangliers. Le défilé de Donzère et de Châteauneuf-
du-Rhône fait également l’objet d’un arrété de biotope qui permet de préserver le plateau calcaire qui constitue une zone de refuge pour de nombreuses espèces animales (une chauve-souris, le grand rhinolophe) et végétales (orchidées).


les outils fonciers ?


reserve naturelle de la platiere
Ils ont en commun d’être basés sur l’acquisition de terrains par une structure publique dans le but d’assurer la conservation du paysage, des milieux, de la faune et de la flore.
  • Le conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres (CELRL). Cet établissement public de l’État a pour fonction d’acquérir des espaces sur le littoral maritime et des grands lacs. Son domaine d’intervention est donc limité sur le fleuve. Il a toutefois acquis quelques sites riverains du lac du Bourget et est surtout intervenu dans le delta. La gestion des terrains acquis par le CELRL est assurée par les collectivités locales ou des associations.
  • Les espaces naturels sensibles départementaux. Les départements ont la possibilité d’instituer la Taxe Départementale des Espaces Naturels Sensibles (TDENS) qui porte sur l’ensemble des permis de construire délivrés.
    Cette taxe doit être consacrée à l’acquisition d’espaces naturels dans le but d’en assurer la conservation, la gestion et d’en permettre l’ouverture au public. La gestion est assurée soit directement par le Conseil général, soit par une structure partenaire.


Quels sont les outils contractuels ?


parc naturel regional de la camargue
  • Les Conservatoires Régionaux d’Espaces Naturels (Les CREN) sont des associations loi 1901 ayant pour but d’assurer la conservation de sites naturels. Ils agissent en privilégiant le partenariat avec les acteurs locaux pour mettre en place une gestion conservatoire. Ils peuvent également recourir à la maîtrise foncière ou d’usage. Ils se trouvent à la charnière des outils contractuels et fonciers.
  • Les Parcs naturels régionaux(Les PNR) sont créés pour protéger et mettre en valeur de grands espaces ruraux habités. Ils concernent des territoires à dominante rurale dont les paysages, les milieux naturels et le patrimoine culturel sont de grande qualité, mais dont l’équilibre est fragile. Un Parc naturel régional s’organise autour d’un projet concerté de développement durable, fondé sur la protection et la valorisation de son patrimoine naturel et culturel (la charte).
  • Réseau Natura 2000. Deux directives européennes prévoient des dispositions afin d’assurer la conservation d’espèces ou de milieux considérés comme rares et/ou menacés à l’échelle de l’Union (directive « oiseaux » de 1979 et directive « habitats, faune, flore » de 1992). Ces deux directives prévoient la désignation par les états membres de sites abritant les espèces ou les milieux listés dans les annexes de ces directives. Chaque état membre a le choix des moyens à mettre en oeuvre pour atteindre l’objectif de conservation. La France a choisi de recourir prioritairement à des mesures contractuelles engageant les acteurs des sites (contrat ou charte Natura 2000).

La gestion de chacun de ces outils est organisée par un document de planification (plan de gestion, document d’objectifs…) qui définit les objectifs et prévoit les moyens pour les atteindre. Dans le cas des sites de corridor alluvial, une attention particulière doit être portée à la fonctionnalité de l’hydrosystème.
Dans de nombreux cas, plusieurs outils cohabitent ou se cumulent sur un même site afin de combiner les modes d’action.



Récapitulatif des aires protégées présentes le long du Rhône, à la confluence Ain-Rhône en Camargue.

recapitulatif des aires protegees presentes le long du rhone a la confluence ain rhone en camargue
Nb = nombre de sites, Surf. = aire en km2, APB : Arrêté Protection Biotope, CELRL : Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres, Ramsar : Convention de Ramsar sur les zones humides, Rbios : Réserve de Biosphère, RN : Réserve Naturelle, PNR : Parc Naturel Régional, SIC : Site d’importance Communautaire, ZSP : Zone de Protection Spéciale.


Ce qu’il faut retenir


Des outils réglementaires, fonciers et contractuels permettent la conservation du patrimoine naturel rhodanien.
Certains se cumulent sur un même site afin d’apporter les complémentarités d’actions nécessaires.



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