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Le Rhône en 100 questions : 9-03 Quel est l’impact de l’augmentation des débits dans les Vieux-Rhône ?

De Wikigeotech
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Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.












La question des impacts écologiques de la gestion des débits est une question très générale. La modification des débits pour les besoins en électricité, navigation, irrigation ou alimentation en eau potable affecte le fonctionnement des écosystèmes aquatiques. Il est important de pouvoir évaluer et prédire ces effets et l’exemple du Rhône est riche en enseignements dans ce domaine.


C’est en aval de Lyon à Pierre-Bénite, à l’initiative des élus de Vernaison motivés par l’image de Rhône d’autrefois, que le débit minimum a tout d’abord augmenté. Il est passé de 10 à 100 m3/s, se rapprochant ainsi du débit minimum naturel de 300 m3/s.
Ce changement correspond à une multiplication des vitesses de courant par cinq dans le Vieux- Rhône, plus de cent jours par an.


Sommaire

Augmenter les débits minimums : où et pourquoi ?


Le débit minimum est une des caractéristiques importantes du régime hydrologique des cours d’eau car il correspond à des conditions hydrauliques extrêmes.
Le programme actuel d’augmentation des débits minimum dans les Vieux-Rhône a débuté en 2000. L’objectif est de retrouver un fleuve « vif et courant ».
L’augmentation du débit minimum a un intérêt variable suivant les sites. Dans certains Vieux-Rhône où l’écoulement est lent quel que soit le débit, l’augmentation du débit minimum a peu d’intérêt. Ailleurs, l’augmentation du débit renforce l’aspect courant du fleuve, accroît la largeur mouillée, réduit la surface des bancs de galets découverts et engendre d’importantes modifications des écoulements et des processus écologiques.
Après Pierre-Bénite, les débits des sites du Haut Rhône ont été à leur tour modifiés. Péage-de-Roussillon, Montélimar, Donzère-Mondragon sont aujourd’hui concernés.


Quels sont les effets observés et prévisibles ?


[[Image:le_vieux_rhone_a_lucey_[amenagement_de_belley].jpg|center|thumb|180px|le vieux rhone a lucey [amenagement de belley]]]Les effets prévisibles de l’augmentation des débits minimum sur la faune aquatique concernent les nombreuses espèces du chenal qui présentent des préférences hydrauliques marquées. D’autres aspects du fonctionnement du fleuve, comme l’évolution de son lit ou le fonctionnement des bras annexes, dépendent d’avantage d’autres variables comme la fréquence des crues. Les espèces qui devraient être favorisées sont celles qui préfèrent des écoulements rapides et profonds, comme l’ombre commun sur le Haut-
Rhône. Ces espèces ont régressé en Europe avec l’aménagement des cours d’eau.
À Pierre-Bénite, les espèces de poissons et de macro-invertébrés typiques des fleuves courants ont globalement doublé en proportion depuis 2000, changement surprenant et rapide au vu de la longévité des espèces (plus de vingt ans pour certains poissons). Il semble qu’une meilleure reproduction de ces espèces explique cette réponse rapide.



Quelles sont les limites de la connaissance ?


une micro centrale turbine le surcroit de debit accorde au vieux rhone
Pour les poissons, l’augmentation des débits minimum du Rhône a été l’occasion de valider les modèles écologiques prédictifs, une première dans le cas d’un grand fleuve. Ces modèles couplent un modèle hydraulique du fleuve avec des modèles biologiques de préférences des espèces. Ainsi, les effets de l’augmentation du débit minimum sont en partie prévisibles.
En partie seulement, et essentiellement pour deux raisons. La première raison est la difficulté d’estimer les densités de poissons dans un grand fleuve à partir d’échantillonnages. La seconde est que les changements observés sur quelques années doivent se replacer dans le contexte de changements multiples observés sur des durées plus longues.
Ainsi, les suivis écologiques effectués sur le Rhône mettent-ils en évidence des effets rémanents de la construction des barrages, des fortes crues ou des changements climatiques. Une meilleure compréhension des effets de l’augmentation des débits minimum nécessite avant tout la mise en place d’un observatoire écologique du fleuve général et pérenne.


Ce qu’il faut retenir


Le débit minimum est un des aspects importants du régime hydrologique. Son augmentation dans les Vieux-Rhône favorise les espèces typiques des grands fleuves et la biodiversité régionale.
Ces effets sont en partie prévisibles, mais ils s’inscrivent dans un contexte de changements multiples. Leur étude nécessite un effort de suivi écologique du fleuve général et pérenne.



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