S'abonner à un flux RSS
 

Le Rhône en 100 questions : 7-07 Quelles sont les actions engagées pour redynamiser le peuplement piscicole ?

De Wikigeotech
le rhone en 100 questions multi579
Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.











Suite aux travaux d’aménagement du fleuve et au développement de la vallée du Rhône, une prise de conscience de l’état de dégradation de l’écosystème fluvial a conduit à mettre en oeuvre des mesures visant à favoriser le développement des espèces de poissons du Rhône.
Ces actions concernent les grands migrateurs en particulier l’alose, et les espèces strictement dulçaquicoles fréquentant les Vieux-Rhône. De même les restaurations d’anciens bras font partie intégrante des actions bénéfiques aux peuplements.


Sommaire

Quelles sont les actions engagées ?


  • Depuis 1994, un programme consacré au retour de l’alose dans le Rhône et ses affluents (Ardèche, Cèze, Gardon) est en cours. Les écluses de Beaucaire, Avignon, et Caderousse ont été aménagées afin de créer dans l’écluse un courant spécifique (« débit d’attrait » de 60 m3/s) afin d’attirer les aloses dans le sas. Ces manoeuvres ont lieu deux fois par jour du 30 mars au 30 juin.
    Le succès de la migration et de la reproduction des aloses dans le Vieux-Rhône de Donzère-Mondragon et dans les affluents a montré l’efficacité du procédé. Des passes à poissons ont également été construites pour permettre l’accès aux principaux affluents. En sept ans, 3,2 millions d’euros ont été investis pour la remontée des aloses.
  • Le programme de restauration hydraulique et écologique du Rhône prévoyait notamment d’augmenter les débits réservés dans huit sections court-circuitées (Chautagne, Belley, Brégnier-Cordon, Canal de Miribel, Pierre-Bénite, Péage-de-Roussillon, Montélimar et Donzère-Mondragon) et de réhabiliter un certain nombre de milieux annexes (lônes, casiers Girardon sur le Bas Rhône).

  – L’objectif physique est de renforcer le courant du fleuve et d’augmenter les surfaces mouillées.

  – L’objectif écologique est de favoriser le développement d’espèces préférant des conditions d’écoulement rapides et/ou profondes (ombre commun, barbeau fluviatile, ablette, hotu, vandoise), considérées comme typiques du fleuve avant l’aménagement.
À Pierre-Bénite, le débit minimal a été augmenté en août 2000 (de 10-20 m3/s) à 100 m3/s. Il a été augmenté en juillet 2004 en
Chautagne, en juillet 2005 à Belley et en juillet 2006 à Brégnier-Cordon. Les autres aménagements sont encore à l’étude.
  – L’objectif de la réhabilitation des annexes est de recréer des milieux stagnants et protégés, connectés plus ou moins fréquemment au chenal principal, pour favoriser le développement d’espèces d’eau calme (tanche, rotengle, brochet, bouvière…) et promouvoir
le rôle de nurserie joué par ces annexes pour les juvéniles. L’objectif du programme n’est pas de recréer des milieux fluviaux identiques à ceux qui existaient avant aménagement, mais d’améliorer la configuration actuelle.

passe a poisson a bregnier cordon

une lone a vernaison

Les actions entreprises sont-elles efficaces ?


Pour ce qui est des aloses, les résultats du suivi, notamment par radiopistage, sont encourageants car ils montrent qu’une fraction de la population d’aloses se présentant à Vallabrègues (premier obstacle majeur) parvient à franchir plusieurs écluses et se retrouve en amont de Caderousse d’où elles peuvent accéder aux frayères de la Cèze et de l’Ardèche. Toutefois l’étude montre qu’environ 30% de la population reste bloqué au premier barrage et que les barrages successifs restent très limitants. Il semble que le fonctionnement des écluses puisse être encore amélioré.
Par ailleurs anguilles et lamproies devraient faire l’objet d’une attention particulière, la première étant en déclin depuis des années et la deuxième restant visiblement bloquée à Vallabrègues.
À Pierre-Bénite, les effets attendus ont été constatés lors du suivi postrestauration. Néanmoins, un suivi sur le long terme est nécessaire pour permettre de conclure de manière certaine. Sur le Haut Rhône, les données recueillies après augmentation du débit réservé sont trop récentes pour conclure. La réhabilitation des annexes fluviales offre aux poissons des aires de ponte, de grossissement des juvéniles et des refuges qui avaient été partiellement ou totalement asséchés.


Alors…


Le fait que l’augmentation des débits réservés et que la réhabilitation des annexes puisse améliorer le fonctionnement du fleuve constitue un enjeu majeur du programme de restauration. La réponse à cette question ne pourra être apportée qu’après plusieurs années de suivi des peuplements dans les secteurs concernés.


Ce qu’il faut retenir


Depuis les années 1990, des efforts importants ont été réalisés pour améliorer les conditions de développement des populations de poissons dans le Rhône.
La facilitation de la migration de reproduction des aloses constitue un programme important qui donne des résultats satisfaisants puisque les aloses remontent frayer dans quelques affluents (dont l’Ardèche) et dans le Vieux-Rhône de Montélimar.



question précédente |retour au sommaire | question suivante

Outils personnels