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Le Rhône en 100 questions : 6-05 Comment les polluants affectent-ils la santé humaine ?

De Wikigeotech
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Cette page fait partie du deuxième chapitre: "Le fonctionnement du fleuve", de l'ouvrage '"Le Rhône en 100 questions'", une initiative de la ZABR avec l'appui de toute l'équipe du Graie et soutenue par les instances qui ont en charge la gestion du fleuve.










Pour affecter la santé humaine, les agents néfastes présents dans l’eau, d’origine naturelle ou anthropique, doivent être mis en présence d’un individu à des doses et pendant une durée qui dépendent à la fois de la nature de l’agent néfaste et de la sensibilité de l’individu.



Des normes réglementaires fixent des concentrations et doses à ne pas dépasser. Elles sont susceptibles d’évoluer en fonction des avancées des connaissances sur les effets des polluants.

Sommaire


Les voies de contamination


deversoir d orage
Les agents microbiologiques, chimiques ou radiologiques présents dans l’eau peuvent pénétrer dans le corps humain essentiellement par contact cutané (loisirs nautiques) et par ingestion.
L’ingestion peut être directe ou indirecte :
  • directe et involontaire dans le cas de loisirs nautiques, en particulier pour les enfants ;
  • directe et volontaire par consommation d’eau potabilisée. Cette voie d’exposition est le plus souvent non significative dans la mesure où les polluants présents sont normalement éliminés lors du traitement de l’eau potable avant distribution ;
  • indirecte lorsqu’on consomme des produits qui ont été en contact avec l’eau du cours d’eau. Il s’agit le plus souvent de poissons du cours d’eau ou de végétaux terrestres arrosés/irrigués avec l’eau du cours d’eau, qui vont véhiculer les agents microbiens et accumuler les produits toxiques (la forme néfaste pouvant être un produit de dégradation du composé d’origine).

Les durées d’exposition


Les agents microbiologiques vont généralement affecter la santé humaine par exposition aiguë (exposition de courte durée, voire ingestion unique). Les effets des agents chimiques ou radiologiques s’exercent également en exposition aiguë lors de pollutions accidentelles (rejets ponctuels), ou en exposition chronique (exposition prolongée et/ou répétée) lors de pollutions diffuses (rejets diffus).
bras preleveur des eaux du rhone

Le cas particulier du Rhône


Les principaux points de surveillance actuels et à développer dans le contexte du bassin du Rhône concernent :

  • le suivi de la qualité de la nappe phréatique d’accompagnement du Rhône lorsqu’elle est utilisée pour la production de l’eau de boisson. En effet, il faut veiller aux performances de filtration/épuration des interfaces « cours d’eau/nappe », décrites dans le chapitre 8, et si elles sont insuffisantes, adapter le traitement de l’eau destinée à la consommation humaine en conséquence ;
  • le développement de la recherche de micro-polluants non encore dosés en routine dans les eaux de surface ou les eaux d’alimentation (médicaments…) ;
  • le suivi analytique régulier de la chair des poissons pêchés dans le fleuve et consommés par les populations, ainsi que des autres parties de l’organisme (foie…) en vue d’une évaluation des risques sanitaires pour les communautés qui utilisent la totalité du poisson dans certaines préparations culinaires ;
  • le suivi analytique régulier des cultures irriguées par les eaux du Rhône (arbres fruitiers…), ou soumises aux inondations (Camargue…) ;
  • le suivi des plans d’eaux artificiels alimentés par les eaux du Rhône qui peuvent être le siège du développement de micro organismes pathogènes (voir question 06-07 « Quels liens entre la baignade et la qualité bactériologique des eaux ? »).

Les données actuelles et attendues de ces suivis seront à reconsidérer au vu des résultats des travaux de recherches scientifiques en cours sur les effets pathogènes des agents, aux teneurs observées. Si au regard des normes actuelles de santé publique, la qualité du Rhône apparaît globalement bonne, on ne perdra pas de vue que ces normes peuvent évoluer. Les performances analytiques toujours croissantes conduisent immanquablement à la détection d’un nombre de plus en plus grand de contaminants et à des ajustements des bases d’interprétation.
Le cas particulier des risques sanitaires liés au PCB est traité dans la question 06-13 « Les PCB dans le Rhône : où en est-on ? ».


Ce qu’il faut retenir


La recherche des agents microbiologiques, chimiques et radiologiques présents dans l’eau, la connaissance de leurs effets, la détermination de leurs concentrations, le contrôle de l’accès à la baignade et aux produits alimentaires ayant eu un contact avec l’eau du fleuve, sont autant de clefs pour limiter les impacts des défauts de la qualité de l’eau.

Pour le Rhône, l’accent sera plus particulièrement mis sur la connaissance de la qualité de la nappe phréatique d’accompagnement du fleuve, des micro-polluants dans les eaux de surface, les eaux d’alimentation, les poissons, les cultures irriguées ou inondées, et des microorganismes pathogènes des plans d’eaux artificiels alimentés par le fleuve. Les connaissances seront à exploiter à la lumière des résultats des recherches scientifiques en cours sur les effets de ces agents.




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